Uttar Pradesh : le gouvernement prêt à indemniser les familles des victimes des violences meurtrières de dimanche

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Huit morts dans les violences à Lakhimpur Kheri après une charge de voitures contre des manifestants protestant contre les lois agricoles.

Le gouvernement de l’Uttar Pradesh (UP) s’est engagé auprès des agriculteurs protestataires pour verser une indemnité de Rs 45 lakhs[1] aux proches des quatre agriculteurs tués dans les violences de Lakhimpur Kheri. Les blessés recevront Rs 10 lakh. Un membre de la famille des victimes se verra attribuer un emploi du gouvernement. Une enquête judiciaire sera également menée dans cette affaire. Alors que la dispute sur la violence de Lakhimpur Kheri s’intensifiait, Priyanka Gandhi a décidé de s’y rendre. Appréhendée par la police de l’UP qui avait mis la zone sous séquestre, la dirigeante du Congrès a été placée en résidence surveillée avant d’être finalement relâchée.

Huit personnes ont été tuées dimanche alors que des violences éclataient lors d’une manifestation d’agriculteurs, coûtant la vie à la fois à des agriculteurs et à des activistes du BJP à Lakhimpur Kheri. Quatre des morts étaient des personnes dans les voitures, apparemment un convoi d’activistes du BJP, qui étaient venus accueillir le ministre de l’UP, Keshav Prasad Maurya. Ils ont été lynchés par la foule outrée par cet acte de sauvagerie.

« Pourquoi le fils du ministre n’est-il pas arrêté ? Comment sont-ils Rashtravadi[2] quand ils écrasent les agriculteurs ? », a demandé Priyanka Gandhi à la suite de l’affrontement meurtrier entre un groupe d’agriculteurs protestataires et le convoi du ministre d’État de l’Union (MoS) pour l’Intérieur, Ashish Misra, fils d’Ajay Misra. Pour la dirigeante du parti du Congrès, qui devait rencontrer les familles touchées à Tikunia lundi, le BJP n’avait aucune raison de rester au pouvoir désormais.

C’est Prashant Kumar, qui a déclaré lundi que « le gouvernement donnera Rs 45 lakhs et un emploi gouvernemental aux familles des 4 agriculteurs décédés hier à Lakhimpur Kheri. Les blessés recevront Rs 10 lakhs ». Kumar a également déclaré qu’un FIR[3] serait enregistré sur la base de la plainte des agriculteurs et qu’un juge de la haute cour à la retraite enquêterait sur les violences.

Priyanka Gandhi assignée à résidence à Lucknow alors qu’elle se rendait sur les lieux du drame pour rencontrer les familles des victimes. « Pourquoi n’a-t-on pas arrêté le fils du ministre dont la voiture a percuté les manifestants? », demande-t-elle.

Priyanka Gandhi avait été empêchée de quitter Lucknow et placée en résidence surveillée. Selon les explications de l’officier Prashant Kumar, le responsable de la police de l’UP (Law & Order), : « Les dirigeants des partis politiques n’ont pas été autorisés à visiter le district parce que l’article 144 du CrPC est en place. Cependant, les membres des syndicats d’agriculteurs sont autorisés à venir ici ».

Lors d’un point de presse après avoir été relâchée de son placement en résidence surveillée, Priyanka Gandhi a maintenu la pression : « La violence est la violence. J’ai été témoin de beaucoup de choses dans ma vie. Tout ce qui s’est passé est mal, que ce soit avec les agriculteurs ou quelqu’un d’autre. Ils (les agriculteurs) manifestaient pacifiquement et le fils de ce mantri[4] est venu et les a écrasés. Les gens se sont mis en colère ».

S’exprimant sur les lois agricoles, Priyanka Gandhi a critiqué le gouvernement Modi, affirmant : « Le gouvernement n’accepte pas le fait que les agriculteurs veulent faire abroger les lois. Ils ont tout fait pour rencontrer un président à videsh (à l’étranger). Les avez-vous déjà vus rencontrer des gens (ici) ? ». Enfonçant Mayawati et Akhilesh Yadav, elle a lancé : « Avez-vous vu Mayawati, Mulayam sur le terrain ? Akhilesh ? Où était-il ? C’est le Congrès qui est sur le terrain ».

Selon les dirigeants des associations d’agriculteurs protestataires, Mishra se trouvait dans l’une des voitures qui auraient renversé certains manifestants opposés à la visite du vice-ministre en chef de l’Uttar Pradesh, Keshav Prasad Maurya.


[1] Un lakh = 100 000. A noter qu’il s’agit ici de roupies indiennes.

[2] Rashtravadi : nationalisme, une conception indienne du « patriotisme ».

[3] FIR : First Information Report. Dans la procédure policière indienne, il s’agit de l’enregistrement d’un fait potentiellement délictuel, avant même qu’une partie lésée n’enregistre une plainte formelle.

[4] Un « mantri » est un dignitaire, titulaire de hautes fonctions. Ici, il s’agit de fonctions ministérielles.


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