Anil Deshmukh interrogé pour tentative d’extorsion et corruption

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Anil Deshmukh, ancien ministre de l’Intérieur de l’Etat du Maharashtra, a dû démissionner suite à l’enquête ordonné par la Haute Cour de Mumbai sur des allégations de corruption.

L’ancien ministre de l’Intérieur du Maharashtra Anil Deshmukh a été interrogé mercredi pendant huit heures par le Central Bureau of Investigation (CBI) qui mène l’enquête préliminaire sur ordre de la Haute Cour de Bombay sur les allégations d’extorsion de fonds et de corruption portées contre lui par Param Bir Singh, l’ancien chef de la police de Mumbai. Deshmukh a nié les allégations portées contre lui par Singh. Sa version aux officiers c’est qu’il s’agirait là d’une tentative de ternir l’image du gouvernement de l’État du Maharashtra.

C’est vers 10 heures que Deshmukh, qui est aussi un haut responsable du parti du congrès nationaliste (NCP) est arrivé au guest house DRDO, dans la banlieue de Santacruz. Une équipe du CBI y a élu domicile pour cette enquête qui a trait à un complot qui aurait été ourdi par l’ancien ministre de l’Intérieur en vue de racketter les propriétaires de bars et de restaurants de Mumbai. L’interrogatoire, mené par des haut-gradés du CBI, a pris fin vers 18 heures, mais c’est bien après que Deshmukh a pu quitter les lieux.

Pour rappel, c’est après son renvoi comme commissaire de police de Mumbai le mois dernier que Singh a écrit une lettre au ministre-en-chef du Maharashtra, Uddhav Thackeray, affirmant que Deshmukh avait fixé un objectif à certains policiers, dont Sachim Waze, un inspecteur de police adjoint, de recueillir INR 100 crore[1] par mois dans les bars et restaurants.

La lettre a ensuite été présenté à la Haute Cour de Bombay qui a émis un ordre pour que le CBI mène une enquête préliminaire sur Deshmukh. Suite à cet ordre émis la semaine dernière, Deshmukh a dû démissionner de son poste de ministre de l’Intérieur du Maharashtra.

Limogé, Param Bir Singh, l’ancien commissaire de police, n’a pas dit son dernier mot.

Deshmukh continue de nier les allégations à son encontre. Toutefois, selon des responsables de la police, les allégations portées par Singh auraient été corroborées par Waze. Waze est actuellement en détention judiciaire jusqu’au 23 avril. Il fait l’objet d’une enquête de la National Investigation Agency (NIA) au sujet de la récupération d’un SUV chargé d’explosifs trouvé près de la résidence de l’industriel Mukesh Ambani dans le sud de Mumbai le 25 février. Il est aussi interrogé par rapport au meurtre subséquent de Mansukh Hiran, qui aurait affirmé être le propriétaire de ce véhicule. Comme nous l’avions annoncé la semaine dernière, c’est à la suite de la découverte du véhicule piégé que Param Bir Singh a été limogé.

Jusqu’à présent, la CBI a enregistré les déclarations de Singh, Waze, du sous-commissaire de police Raju Bhujbal, du commissaire adjoint de police Sanjay Patil, de l’avocat Jayshree Patil et de Mahesh Shetty, un propriétaire d’hôtel. Dimanche dernier, l’agence centrale a également interrogé l’assistant personnel de Deshmukh Kundan Shinde ainsi que son secrétaire particulier, Sanjeev Palande.

Cette affaire n’est pas sans similitudes avec une autre affaire en cours à Maurice où il serait également question d’un ministre mêlé lui aussi à des transactions douteuses avec au moins un meurtre à la clé. La différence tient dans l’agencement des organismes d’enquête de la police où deux agences se retrouvent à chaque bout du dossier et le judiciaire pouvant leur ordonner de fonctionner comme des auxiliaires de la justice. Une autre différence serait que le CCID mauricien est mené par un officier de police à la retraite, nominé du gouvernement avec grade de commissaire de police adjoint. Une position qui suscite bien des sarcasmes au sujet du Commissaire parmi les galonnés des Casernes centrales.


[1] 1 Crore = 10 millions. 100 crores de roupies indiennes équivalent à environ Rs. 500 millions en roupies mauriciennes.


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