Le champ de Mars ou la décrépitude de notre patrimoine !

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Padma Utchanah, présidente du Rassemblement Citoyen pour la Patrie

« Les jeux sont faits, rien ne va plus ! ». Le Campus Martius (Champ de Mars) est mis sur l’échafaud par un jeu perfide fomenté de toute pièce par un rouleau compresseur machiavélique du système. 210 ans d’Histoire s’apprêtent à partir en fumée. Le calumet de la paix est aux oubliettes, laissant place à une guerre intestine entre le Mauritius Turf Club (MTC) et le Gouvernement mauricien.

Le champ de mars est créé en 1812 par les anglais pour harmoniser et apaiser les relations toujours tumultueuses entre les Français solidement installés à île Maurice et une administration anglaise qui voudrait s’établir en douceur. En bonne intelligence, le Colonel Edward Draper crée ce lieu de mondanité pour sceller une solide entente entre les protagonistes. Cette même année le Mauritius Turf a vu le jour.

Pourquoi l’a t-on appelé le Champ de Mars ? Les administrateurs anglais faisaient peut-être référence à l’Equiriria. Cette fête antique en l’honneur du dieu Mars consistait en une course de chars qui se tenait sur le campus Martius, une vaste plaine située dans le centre historique de Rome. Ou faisaient-ils allusion à la course de chevaux qui s’est déroulée sur le champ de mars à paris en 1780, opposant un écuyer de l’École militaire à un prince de Nassau ? Ce prince de Nassau est un ancêtre commun de la même lignée que notre Mauritz Van Nassau qui a donné son nom à notre île. Nous sommes bien loin des festivités romaines ou même de l’entente cordiale franco-britannique de 1812.

Aujourd’hui notre pays est pris en étau entre l’infamie du gouvernement et la cupidité des détracteurs du Mauritius Turf Club. Ce petit manège a été savamment ficelé dès le début en cherchant à chaque fois des prétextes, des arguments les plus ubuesques pour brider le Président du Mauritius Turf Club dans sa démarche. Alors que Jean Michel Giraud s’apprête à acquitter la somme pour obtenir sa licence du Horse Racing Organiser, le GRA refuse. La raison farfelue évoquée est que le MTC n’a plus de piste.

Un autre exemple est quand Jean Michel Giraud, toujours devant le GRA, est invité à « payer pran ou licence et après ou ava pran connaissance bann condition ». Il est inconcevable de procéder à des méthodes mafieuses où on paie et signe sans avoir lu les conditions imposées. C’est complètement illégal.

Les fonctionnaires à la solde du Gouvernement prennent un malin plaisir à balader M. GIraud, d’administration en administration, tantôt auprès du maire de Port louis tantôt auprès du ministère des Terres et du Logement. Chacun des protagonistes nous donne des explications tirées par les cheveux, ou plus exactement, par les crinières. Visiblement l’équipe gouvernementale ne joue pas aux petits chevaux mais voudrait nous sortir leur grand jeu de prestidigitateur pour illusionner le public… De quoi faire tourner les chevaux en bourrique !

Quelle camorra se cache derrière ce sordide procédé pour assommer la MTC ? Notre gouvernement souhaite-t-il la destruction délibérée de notre patrimoine ? Veut-il effacer l’Histoire de notre beau pays pour la réécrire en sa faveur ? Qui veut effacer le passé qui fait notre identité : Mahé de la Labourdonnais, le peuplement français, l’administration anglaise de la capitale historique de Maurice ?

À qui profite une telle action ? Qui tire les ficelles derrière cette ignominie ? Sans doute que le dieu Mars regarde cette scène de désolation. Mais la guerre n’est pas perdue… Car, il n’y a que Thémis, la déesse de la justice qui pourra faire la lumière sur notre hippodrome bicentenaire.

Padma Utchanah

Présidente du Ralliement Citoyen pour la Patrie


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