La Monarchie des Macchabées et des Partouzards

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Le passage graduel de la démocratie à la dissidence, plus particulièrement durant la dernière décennie – qu’il s’agisse donc du pouvoir régi par l’administration de Ramgoolam ou de celui des administrations Jugnauth père et fils – cristallise la régression de nombreuses institutions et marque le niveau de dérèglement social du pays. Les Mauriciens réalisent-ils que leur conception de l’alternance politique se résume au changement de leur allégeance d’une famille mafieuse à une autre ?

Aujourd’hui, une succession de cadavres instaure, avec plus de vigueur, l’omerta sur les activités mafieuses des organisations politiques. C’est sur cette trame, faite de l’angoisse traumatisante que ces morts suscitent, que se brode la dynamique populiste du moment. Elle exploite la colère populaire qui s’en va croissante au fur et à mesure que l’impuissance de ses représentants politiques, en particulier ceux de l’Opposition parlementaire, devient manifeste. Les réalités, augmentées par les mercenaires et les thuriféraires de la scène médiatique, se chargent d’amputer les mémoires hystériques des faits nécessaires à la perspective.

La dynamique populiste exploite la colère populaire qui s’en va croissante au fur et à mesure que l’impuissance de ses représentants politiques, en particulier ceux de l’Opposition parlementaire, devient manifeste.

Aujourd’hui en bande, Ramgoolam, Bérenger et Duval ne sont pas insensibles à la lèche de Badhain-le-baisemain. Rama Valayden, pour sa part, voudrait mettre le Pravind au trou. Pendant que ça sent la débandade au MSM, la génération éduquée au Défi-Sexo s’excite lorsque bruissent les talonnettes de Bodha annonçant sa nouvelle « orientation » au kamasutra politique. Cet Iznogoud qui se voyait empereur ira-t-il s’arc-bouter au soutien que voudrait lui procurer Bruneau Laurette ? Le porno politique local reste limité aux béances d’une partisanerie aussi stérile qu’elle est flétrie.

Une fois n’est pas coutume en ce qu’il s’agit de la singularité de notre position au sein de notre profession ; nous ne saurons ranger les victimes innocentes au rang des dommages collatéraux dans cette affaire Kistnen. Cette conception populiste est celle cynique, pouvant se réjouir de la conversion de nos magistrats et de nos juges en auxiliaires des règlements de compte entre mafieux. Non seulement nous n’y souscrivons pas, mais nous nous faisons le devoir de nous opposer à ces orientations qui accentuent la faillite de notre démocratie.

En cette matière, il n’y a pas de jeu à somme nulle. En même temps que cette faillite est actée au profit de la dissidence à la monarchie Jugnauth, elle scelle le sort de la démocratie dans un déterminisme néfaste : ce pays fonctionnant sur des modes réactionnaires assure ainsi la reproduction ou l’émergence de nouvelles monarchies. Pour les mêmes règnes faits de ripailles et de rapines.

Joël Toussaint


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