Tourisme au temps du Covid-19: des solutions rationnelles grâce à la technologie

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A Hong-Kong, depuis le mois de mars, les autorités placent un bracelet traqueur sur tout nouvel arrivant.

Alors que le secteur du tourisme sombre dans l’opposition obtuse entre les partisans bornés de l’ouverture des frontières pour des raisons économiques et ceux, tout aussi inflexibles, pour le maintien de la fermeture pour des raisons sanitaires, le secteur de la technologie apporte quelques solutions concrètes pour remettre une dose de rationalité dans ce dialogue de sourds. A Maurice, la société ICL dispose à ce jour de deux niveaux de solutions ; l’un en terme de réponse aux enjeux de traçabilité pour déterminer une chaîne de contamination et l’autre en terme de géolocalisation pour s’assurer d’une auto-isolation effective à domicile.

Gérer effectivement la traçabilité et l’auto-isolement, les véritables enjeux de la reprise de la vie sociale et des activités économiques

Le véritable problème qu’il importe encore de résoudre pour la reprise de l’activité touristique en particulier, et des activités économiques en général, est celui de la traçabilité. Les approximations évidentes dans les protocoles actuels sont tels que le fameux « contact tracing », en dépit des dispositions répressives du Covid-19 Act, constitue un exercice qui repose essentiellement sur la mémoire faillible des individus. Or, le port d’un bracelet muni d’une puce électronique par les occupants d’un établissement hôtelier, par exemple, pourrait permettre de remonter et répertorier de manière plus précise les personnes qui auraient été en contact avec un individu éventuellement testé positif au Covid-19. Si l’hôtel concerné, ou toute autre entreprise commerciale, a adopté un système de zonage pour ses prestations, il aura alors à mettre en isolement seulement ceux qui auront été en contact avec le cas positif. Cette approche a l’avantage d’une application sélective des mesures d’isolement plutôt que la fermeture totale de l’établissement.

Au-delà de cette solution de traçabilité, le bracelet que propose ICL permet également l’observation des règles de distanciation de manière plus effective. En effet, un capteur dans le bracelet se met à vibrer dès que les porteurs se rapprochent à moins des deux mètres réglementaires. Plus besoin alors de se fier à des notions de distance qui varient d’un individu à un autre, le paramétrage de l’application offrant de bien meilleures garanties.

Le deuxième bracelet que propose ICL est dédié à la gestion effective de l’auto-isolement à domicile. En somme, il s’agit d’un dispositif qui établit concrètement, par le biais d’une puce de géolocalisation, le contrat de confiance entre les autorités sanitaires et les individus devant se soumettre à l’isolement. A défaut d’un tel dispositif, les autorités sanitaires se sont contentés jusqu’ici d’imposer un isolement coûteux et contraignant aux candidats au retour à Maurice. Ce deuxième bracelet, qui fait l’objet d’un appairage Bluetooth avec le portable, pourrait donc permettre aux autorités de détecter toute infraction à l’assignation à résidence et même la manipulation frauduleuse voire la rupture du dispositif électronique.

De tels dispositifs font partie des mesures adoptées dans certains pays d’Asie du sud-est. A Hong Kong, par exemple, les autorités sanitaires l’imposent (depuis le 18 mars!) et remettent ainsi un bracelet-traqueur à tout nouvel arrivant sur le territoire. Le nouvel arrivant doit télécharger l’application et faire l’appairage avec son téléphone et ensuite se déplacer sur tout le périmètre de son appartement. Le scan de cette géolocalisation rentre alors dans la base de données des autorités sanitaires et toute tentative de sortir du périmètre ou de rompre le bracelet électronique déclenche une alarme pour le resquilleur et un signalement auprès des autorités. Les contrevenants encourent six mois de prison et une amende de $645. Au bout des 14 jours, les autorités sanitaires envoient un message signifiant la désactivation du dispositif et permettant ainsi que l’on enlève le bracelet.

Plus que les formules d’auto-congratulation des responsables politiques mauriciens, les principes de la gestion reposent, en réalité, sur la mesure raisonnée des données que l’on se donne les moyens de recueillir. Il est possible, et nécessaire, de s’orienter enfin vers des solutions vérifiables et avérés.

L’adoption de tels moyens informatisés pourrait ainsi permettre aux autorités sanitaires mauriciennes ainsi qu’aux opérateurs du tourisme de prétendre enfin à une gestion plus rigoureuse de la traçabilité et de l’assignation à résidence. Car, jusqu’ici, le chaos résultant de l’impréparation des hôteliers – et aussi de la mise en danger du personnel navigant d’Air Mauritius – n’a fait qu’illustrer la démarche insécure des autorités sanitaires au point pour celles-ci de confondre la rigueur qu’elles devraient appliquer avec la rigidité derrière laquelle elles s’abritent.


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