Investissement Russe en Afrique : Une première chaîne d’assemblage automobile en Ethiopie

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Temps de lecture : 3 minutes

Lada propose une gamme de SUV adaptée au marché africain.

Une Lada XRAY-Cross, le type de SUV qui pourrait être assemblée en Ethiopie pour le marché africain

L’Éthiopie s’apprête à lancer la production des voitures russes Lada pour le marché africain, a annoncé, Cham Ugala Uriat, l’ambassadeur du pays en Russie. Cette décision illustre bien pourquoi l’Éthiopie a rejoint les BRICS : ses faibles coûts de fabrication peuvent contribuer à maintenir les coûts de production à un niveau plutôt bas, ce qui devrait également faciliter lui faciliter l’accès au marché africain en pleine croissance.

« Nous verrons bientôt des voitures Lada russes dans les pays voisins, car Avtovaz a déjà signé un accord avec l’une des sociétés éthiopiennes », a déclaré Uriat. Les voitures russes pourraient notamment être livrées au Soudan et au Soudan du Sud, au Kenya et en Somalie, a déclaré Uriat, espérant que la production démarrera dans un avenir proche.

D’autres constructeurs automobiles russes « manifestent désormais leur intérêt pour se rendre en Éthiopie pour construire des chaînes d’assemblage », a aussi fait ressortir l’ambassadeur éthiopien. Deux autres sociétés mènent des consultations avec la partie éthiopienne sur cette question, a-t-il révélé.

La zone de libre-échange de Dire-Dawa

Cet investissememnt russe dans le secteur automobile pour l’Afrique constitue l’aboutissement de discussions au sujet de la coopération économique entre l’Ethiopie et la Russie. En effet, c’est au début du mois d’avril que les représentants des célèbres constructeurs automobiles russes Lada et GAZ Group avaient exprimé le voeu d’investir dans la zone de libre-échange de Dire-Dawa, en Éthiopie. Lors de leur réunion avec les dirigeants de l’Ethiopian Industrial Parks Development Corporation, les représentants ont déclaré qu’ils étaient vivement intéressés à fabriquer divers modèles de produits et à les fournir au marché éthiopien en s’engageant dans la zone de libre-échange de Dire-Dawa.

Dès le mois de mai le site d’information internationale russe RT, citant Evgeny Terekhin, l’ambassadeur de Russie en Éthiopie, avait annoncé que les constructeurs automobiles russes envisagaient de créer une usine d’assemblage en Éthiopie. La Russie n’aura donc pas perdu de temps pour développer ses nouvelles relations avec les BRICS et Addis-Abeba.

A l’époque, le président de la Douma russe, Viatcheslav Volodine, avait eu une réunion avec le président de la Chambre de la Fédération éthiopienne, Agegnehu Teshager. C’est au cours de cette réunion que les deux parties ont discuté de coopération à long terme avec des partenaires éthiopiens dans des domaines tels que l’exploitation minière, l’énergie, les transports, la construction et l’agriculture.

Selon Agegnehu, les relations avec la Russie sont solides mais devraient être encore développées, notamment dans les domaines du commerce et des investissements. « Nous voulons que la Russie soit notre principale destination commerciale », avait souligné le président de la Chambre des représentants du FDRE.

Au journal économique russe Izvestia en mai dernier, l’envoyé Ethiopien faisait ressortir que « La part du lion des importations russes en provenance d’Éthiopie est constituée de café, tandis que plus de la moitié des exportations russes vers ce pays en 2022 étaient du blé. En outre, la Russie exporte des produits pétroliers et du papier vers l’Éthiopie ». Volodine soulignait pour sa part que « L’Éthiopie est un partenaire russe important en Afrique. Nous avons toujours mené un tel dialogue avec l’Éthiopie et entretenons des relations depuis plus de 125 ans ».

Les perspectives africaines

Agegnehu avait aussi abordé la question du commerce entre la Russie et les pays africains qui, faisait-il ressortir, était en croissance, avec un chiffre d’affaires combiné atteignant 18 milliards de dollars en 2022. Les pays africains vendent à la Russie des fruits, des légumes, du thé, du café, des fleurs et des bois précieux, a expliqué Terekhin.

L’Éthiopie est l’une des économies les plus dynamiques d’Afrique et compte également une classe moyenne en plein essor. Il est membre du COMESA d’Afrique du Sud-Est et des accords commerciaux panafricains de la ZLECAf, tandis que le renouvellement de son adhésion à l’OMC est en attente.

L’adhésion de l’Éthiopie au COMESA lui donne un accès libre au Burundi, aux Comores, à la RD du Congo, à Djibouti, à l’Égypte, à l’Eswatini, au Kenya, à la Libye, au Malawi, au Rwanda, à la Somalie, au Soudan, à la Tunisie, à l’Ouganda, à la Zambie, au Zimbabwe, ainsi qu’à Madagascar, aux Seychelles et à Maurice. Le COMESA compte au total environ 640 millions de personnes et a un PIB combiné d’environ 918 milliards de dollars.


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