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Autograph : c’est désormais sous cette marque que se poursuivront les opérations de « The Car Connexion », l’entreprise fondée et gérée par Brian Burns il y a quatre ans, et qui s’est spécialisée dans la vente, l’importation et la personnalisation de voitures haut de gamme. Plus qu’un exercice de rebranding, Autograph marque l’entrée au capital du Francais David Amsellem ainsi que le centrage de l’entreprise sur son coeur de métier : un service de personnalisation qui englobe la mécanique, la carrosserie et la sellerie. A la concession d’Autograph à Forbach, lors d’un cocktail organisé le soir de la Saint-Valentin, Burns et Amsellem scellaient leur alliance.
« J’ai connu Brian car, je suis devenu client il y a quelques mois. J’ai découvert le niveau de service d’Autograph », déclarait David Amsellem dans son discours spontané. Et il ajoutait qu’il avait surtout été impressionné par le fait que la maison n’abusait pas de ses clients sachant que ceux-ci particulièrement sont très fortunés. Le fondateur de la célèbre société de conciergerie John Paul regardait Brian Burns et son auditoire d’un air entendu : sous toutes les latitudes, la fortune des clients suscite chez certains prestataires des rapports de duplicité et de comportements déshonorants. Ainsi, il était particulièrement sensible au fait que Brian Burns dirige sa société avec autant d’égards que de probité.
« Il y a une grosse clientèle d’expatriés qui a les moyens de s’acheter des véhicules neufs mais les 100 % de taxes sont prohibitifs. Ils préfèrent un lieu où ils auront un véhicule de qualité à un prix raisonnable par rapport au marché international, et où ils pourront le personnaliser. Aujourd’hui on ne vend pas juste un produit ou un service, on vend une expérience client », déclarait précédemment Brian Burns.
Il y a quatre ans, Brian Burns relevait le défi de reconditionner un bijou automobile. De cette intuition, naissait cette société dont il était l’unique employé. Une véritable entreprise, dans le sens premier du terme. Ce passionné de l’automobile est un obsédé du travail bien fait et, son avancée en âge, ainsi que sa philosophie développée sans doute par la pratique des arts martiaux, ont contribué à le faire pousser toujours plus loin ses niveaux d’exigences.
Une équipe qui cartonne
C’est peut-être aussi l’âge qui fait la qualité de ses coéquipiers dans cette aventure. « Brian Burns et moi avons le même ADN. Il ne renonce jamais et n’a peur de rien. Il est toujours bienveillant, il n’y a pas de place pour l’à-peu-près. Il a su fédérer une équipe », sonnouvel associé a lui-aussi ce terme à la bouche. Ce fin observateur a bien vite réalisé que Brian Burns fonctionne au sein d’une collaboration bien rodée, qui tourne comme une mécanique savamment montée.
Parler d’équipe ici n’est pas un vain mot. Exemple : Guy Toulet est le patron des opérations d’Autograph et Patrick Koo en est le directeur commercial. Avec Brian Burns, c’est comme une équipe d’attaquants qui fait ses passes sans même lever la tête avec l’assurance que la balle tombera dans les pieds et juste dans la foulée de l’autre. Pourquoi ? Parce qu’il y a une quinzaine d’années ils jouaient ensemble au sein d’Axess et donnaient le tournis aux concessionnaires concurrents. Alors forcément, il y a des automatismes qui se sont développés chez ces trois-là et, le temps faisant son œuvre, ces hommes s’estiment et se respectent.
« On passe à un autre niveau », affirmait encore Brian Burns. C’est bien à propos : la transition de « The Car Connexion » à « Autograph » signifie concrètement une multiplication de ses capacités de commande par dix, soit de passer, dans les six prochaines semaines, de 30 à 300 véhicules !
Ce sera sans doute la partie la plus visible du business. On verra aussi certainement une croissance du chiffre d’affaires avec un service de personnalisation proposant des produits capables de s’exporter. Brian Burns a brièvement effleuré le sujet dans son discours. Mais plus que tout, la concrétisation de cette alliance marque une redéfinition du luxe. Au pays où moult prestataires prétendent en faire, le luxe était jusqu’ici réduit aux placements dans les biens immobiliers ; chasse gardée des banquiers spécialisés dans la gestion de fortunes avec, en périphérie, les improvisateurs de services multiples, utiles et inutiles.
C’est dans ce contexte qu’apparaît David Amsellem. Le fondateur de John Paul était connu pour l’excellence de son service de conciergerie ; il est devenu célèbre avec le rachat de sa société par le groupe Accor-Hotels. Une belle opération pour le groupe hôtelier qui voulait impulser de nouvelles manières de fonctionner au sein de ses structures ; une belle opération pour Amsellem aussi car, le rachat de sa société, fondée à Paris en 2007, s’effectue pour un montant de 150 millions de dollars.
C’est quoi John Paul ? Ce service de conciergerie premium propose des solutions de fidélisation complètes et innovantes dans un grand nombre de secteurs d’activité. Il s’agit d’une plateforme de 1 000 collaborateurs à travers le monde et, selon leurs propres termes : « issus des palaces les plus prestigieux, disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 partout dans le monde, pour répondre aux moindres désirs de ses clients, des plus simples aux plus extraordinaires ». Ce groupe s’appuie sur un réseau mondial de plus de 50 000 partenaires et dispose d’un CRM puissant. Sa plateforme de gestion de données intègre le profilage et la personnalisation à 360°.
En somme, cela fait sens quand David Amsellem parle d’ADN commun avec Brian Burns. C’est la capacité à conceptualiser la personnalisation qui a présidé à la rencontre entre les deux hommes et leur désir de fusionner leurs vues en une vision commune. Leur concept est celui par lequel le luxe à Maurice n’a plus besoin de seulement se définir par les biens immobiliers. Avec leurs ressources respectives, ils ouvrent un nouveau paradigme : la voiture n’est plus seulement un véhicule assurant la locomotion d’un endroit à un autre. Elle n’est même plus ce bolide ou, cet objet mécanique rutilant ou clinquant qui flatterait l’égo de son propriétaire en suggérant sa fortune. Ceux qui comprennent le registre particulier du luxe auront compris qu’avec la personnalisation, Brian Burns et David Amsellem envisagent de transformer le véhicule en bien automobile.
En parvenant à créer de la valeur là où les conditions sont davantage favorables aux importateurs-marchands, on note bien la différence entre ceux qui parlent d’innovation à tout bout de champ et ceux qui innovent réellement et sont prêts à laisser le résultat parler pour eux. Ainsi, à bien voir, le luxe serait, plutôt que le m’as-tu-vu, cette disposition culturelle chez ceux qui tout naturellement évoluent dans une classe supérieure…