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Des assouplissements aux contraintes sanitaires annoncés par les autorités chinoises sont mises en œuvre par plusieurs villes et provinces chinoises depuis lundi. La Chine a annoncé, ce mercredi 7 décembre, un assouplissement général des règles sanitaires contre le Covid. Partout dans le pays, les personnes positives pourront désormais, si elles sont asymptomatiques ou légèrement atteintes, effectuer leur quarantaine à domicile, plutôt que dans des centres collectifs.
« Nous protégerons au maximum la sécurité et la santé des personnes et réduirons au minimum l’impact sur le développement social et économique », a déclaré mercredi un porte-parole de la structure de prévention et de contrôle du Conseil d’État.
Les principales villes chinoises continuent d’assouplir leurs règles anti-Covid 19, comme l’obligation de présenter un test pour accéder à certains lieux. A Beijing, la capitale de 22 millions d’habitants, de nombreux magasins avaient rouvert ce week-end. Lundi, les habitants ont pu à nouveau utiliser les transports en commun, sans avoir à présenter un résultat de test PCR négatif datant de moins de 48 heures.
A Shanghai, cette obligation a aussi été levée pour accéder à certains lieux publics comme les parcs et les attractions touristiques. Cette mégapole financière de 25 millions d’habitants avait été confinée pendant plus de deux mois au printemps après l’apparition d’un foyer de cas de Covid. La mesure, très impopulaire, a aussi eu un impact sur l’économie du pays.
Selon les nouvelles consignes dévoilées par la Commission nationale de santé (CNS) – l’équivalent du ministère de la Santé –, « les personnes infectées asymptomatiques et les cas légers qui peuvent être isolés à domicile le seront de manière générale ». Il s’agit d’un changement radical par rapport à la norme en vigueur depuis presque trois ans, qui exigeait que tout cas positif soit emmené dans un centre de quarantaine.
Limiter l’ampleur des confinements
Par ailleurs, la Chine étendra également l’utilisation des tests antigéniques rapides (RAT) au lieu des tests de réaction en chaîne par polymérase (PCR). Les tests PCR ne seront effectués qu’avec les personnes dans les zones et les professions à haut risque, et les autres seront testées que sur une base volontaire. Les gens n’ont plus besoin de montrer un résultat PCR négatif ou un code de santé pour entrer dans les lieux publics ou pour voyager, sauf pour entrer dans les hôpitaux, les écoles et les maisons de retraite. Un allègement considérable si l’on tient compte du fait que les autorités sanitaires demandaient jusque-là aux habitants de se tester plusieurs fois par semaine pour pouvoir accéder à tout lieu public.
Selon les nouvelles instructions nationales, les personnes atteintes d’infections légères ou asymptomatiques peuvent s’isoler à domicile pendant sept jours, au lieu d’être envoyées dans un établissement central. Leurs contacts étroits peuvent également être mis en quarantaine à domicile pendant cinq jours, au lieu de l’obligation précédente de passer huit jours en isolement, d’abord dans un établissement, puis à domicile.
L’annonce de mercredi comprend aussi la limitation de l’ampleur du confinement aux étages d’appartements touchés et aux immeubles individuels, plutôt qu’à des quartiers. Bien que l’isolement à domicile ait été discrètement mis en place pour certains dans des villes comme Pékin et Guangzhou, l’annonce officielle du groupe de travail du Conseil d’État signale la détermination de la Chine à s’éloigner de sa politique de gestion de la pandémie par le confinement des individus et la restriction de la cirulation au niveau des cantons et des provinces.
Crises sociales et enjeux sécuritaires
Les nouvelles directives insistent sur la nécessité de fournir des services sociaux et médicaux de base. Les déplacements, le travail et la production des personnes ne seront pas limités dans les zones à faible risque. Les complexes résidentiels ne doivent plus être totalement isolés. Au lieu de cela, les zones à haut risque et à faible risque seront désignées au niveau du bâtiment, affectant potentiellement un seul étage ou même un seul ménage.
La presse occidentale, dans sa grande majorité attribue cet assouplissement aux manifestations qui ont eu lieu en Chine ces dernières semaines. Cet allégement national des restrictions survient, en effet, dix jours après une vague de manifestations dans une dizaine de villes du pays. Les manifestants, jeunes pour la plupart, avaient crié leur lassitude de la dure politique sanitaire, certains exigeant même le départ du président, Xi Jinping.
Le Parti Communiste Chinois (PCC) a, de toute évidence, choisi de désamorcer la crise sociale avant qu’elle ne déborde et favorise les manoeuvres de déstabilisation des Américains. L’administration Biden joue la provocation dans la région depuis mars dernier. Elle y avait dépêché Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants à Taiwan, au moment où les forces armées chinoises devaient procéder à des manoeuvres d’entraînement.
D’autre part, il y a la menace du Quad que Joe Biden a entériné dans la stratégie américaine. Ainsi, les Etats-Unis, l’Inde, le Japon et l’Australie se retrouvent au sein de ce dispositif qui, selon le Secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, avec les capacités politiques, économiques et maritimes, devrait concrétiser la vision d’une région appelée à être « une zone libre et ouverte ». En réalité, tout est centré sur le renforcement des moyens « sécuritaires » en vue de réduire l’influence politique et la coopération commerciale entre la Chine et les autres pays du sud-est asiatique (ASEAN).
Avec l’AFP, South China Morning Post, Reuters, China-Briefing, India Times