Espaces publics : culture ordonnancée ou culte sauvage ?

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Le culte pour quelques-uns à l’assaut du bien commun

Ce qu’est un jardin botanique

Au départ, c’est un lieu où des végétaux sont cultivés et étudiés. C’est le lieu de travail de botanistes et d’autres scientifiques qui s’affairent à étudier, cultiver, et acclimater les plantes et les végétaux en général. On y trouve des bosquets et des allées d’arbres, des serres, des laboratoires, des canaux et des pièces d’eau. Ils peuvent mêmes comporter des espaces dédiés aux animaux – des enclos et des volières.

On y retrouve aussi des spécimens de plantes rares, parfois d’espèces endémiques qui ne subsistent plus à l’état naturel dans nos forêts. Au Jardin botanique de Curepipe on peut contempler le dernier spécimen de l’hyophorbe amaricaulis, une de nos espèces de palmiers endémiques.

Les jardins botaniques sont d’habitude des lieux publics : ils comportent des espaces où le public peut se promener et se détendre. Ils sont donc aussi des lieux de plaisance – d’où les kiosques, les bancs, les tables de pique-nique, les aires de jeu pour la marmaille.

Ils peuvent abriter des monuments à la mémoire des scientifiques et des citoyens marquants. Ainsi, l’obélisque Liénard au Jardin des Pamplemousses où sont inscrits les noms de ceux qui ont contribué au progrès de la science à l’Ile Maurice.

Ce qu’un jardin botanique n’est pas

Un jardin botanique n’est pas un lieu de culte ou un espace religieux. Il est vrai qu’à Maurice depuis 1985, et plus récemment, depuis 2021, cette proposition a été contestée dans les faits. Et c’est regrettable à plus d’un titre.

La religion ne dispose-t-elle pas déjà de lieux affectés à son usage ?

Pourquoi dévoyer la finalité d’un lieu de science et de plaisance ? La religion, en général, quelle qu’elle soit, n’est-elle pas déjà très, voire trop, présente dans l’espace publique mauricien? Ne dispose-t-elle pas déjà de lieux affectés à son usage ?

Le sens des limites

N’en déplaise aux stratèges de badinages pré-électoraux, la coexistence implique et requiert une culture revendiquée des limites, des frontières, des espaces liminaux. La reconnaissance des limites est le fondement du respect commun et de l’harmonie civile.

La violation des limites survient quand ceux dont on attend qu’ils puissent se poser en arbitres ne savent pas distinguer, ou ne veulent plus respecter, les lignes à ne pas franchir. Ceux-là ne sont que menaces à la concorde.

François Gael Sarah


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