B737 Max : Boeing limoge son directeur exécutif et arrête la production de l’avion

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● L’avionneur livre volontairement des documents au Congrès américain

Boeing a transmis, de sa propre initiative, à la commission des Transports du Congrès américain de nouveaux documents préoccupants semblant mettre en cause la réponse du groupe aux problèmes de sécurité entourant le 737 MAX. Ces documents ont été transmis « tard dans la soirée » du lundi 23 décembre, notamment après l’annonce de la démission, avec effet immédiat, de son directeur exécutif, Dennis Muilenburg. La Federal Aviation Administration (FAA), le régulateur aérien américain, a de son côté confirmé avoir aussi reçu ces documents. Boeing annonce dans la foulée l’arrêt de la production de cet avion.

La 737 MAX à l’usine de Renton dans l’Etat de Washington

Depuis le début de la crise, Boeing assure avoir fait des changements importants pour améliorer son organisation et ses dispositifs, mais la confiance semble avoir été sérieusement écornée. Selon la commission du Congrès, les nouveaux documents évoquent à la fois la préoccupation exprimée par des employés de Boeing « sur l’engagement de l’entreprise concernant la sécurité » et « les efforts de certains employés pour que les projets de production (…) ne soient pas contrariés par les régulateurs ou autres ».

La commission des Transports mène actuellement une enquête sur le 737 MAX, cloué au sol depuis mars à la suite de deux accidents meurtriers qui ont fait 346 morts – les accidents de Lion Air et d’Ethiopian Airlines, survenus en octobre 2018 et mars 2019. Les multiples enquêtes menées depuis, aussi bien par les autorités de l’aviation en Indonésie que par les enquêteurs éthiopiens, ont mis en cause le logiciel anti-décrochage (MCAS) de l’appareil.

Les documents indiquent de multiples manquements du constructeur, allant d’un manque de redondance de certains systèmes à un défaut d’informations et de formation des pilotes.« Le personnel continue d’examiner ces dossiers mais, à l’instar d’autres dossiers précédemment divulgués par Boeing, ils semblent montrer un tableau très inquiétant », a confié l’assistant au Congrès.

Cette allusion fait écho à la révélation, il y a quelques mois, de messages internes d’un ancien pilote d’essai de Boeing, Mark Forkner, dont les courriels évoquant des problèmes sur le simulateur de vol du 737 Max en 2016 avaient fait la Une des journaux.

Aux Etats-Unis, les enquêtes au sein de commissions parlementaires ont par ailleurs mis en évidence une relation très étroite entre la FAA et le constructeur, les autorités fédérales ayant laissé des pans entiers du processus de certification du 737 MAX aux mains de Boeing. La semaine dernière, l’autorité de l’aviation civile américaine (FAA) a admis devant le Congrès avoir eu connaissance du risque de nouveaux accidents, après le premier crash.

Démission du directeur exécutif
Dennis Muilenburg prend la porte de sortie

L’épilogue de cette année désastreuse pour Boeing : neuf mois après son implication dans les deux accidents mortels, l’avionneur américain s’est décidé à geler la production du 737 MAX. En effet, les correctifs apportés par l’avionneur n’ont toujours pas été validés par les autorités de sécurité aérienne. Et, faute d’obtenir la remise en service de son avion vedette, Boeing a dû se résigner à annoncer l’arrêt de la production de son avion. L’appareil ne sera plus fabriqué dès janvier prochain et cela pour une durée indéterminée. Cette mesure aura de l’impact pour l’avionneur ainsi qu’à ses quelque 900 sous-traitants qui travaillaient sur la construction de l’appareil. 12 000 personnes travaillent à l’usine de Renton, dans l’État de Washington, où est assemblé le 737 MAX.

L’entreprise a annoncé lundi la démission immédiate de son directeur exécutif, Dennis Muilenburg, 55 ans, vertement critiqué pour sa gestion de la crise du 737 MAX. Il sera remplacé par l’actuel président du Conseil d’administration David Calhoun, 62 ans, à partir du 13 janvier. Actuel directeur général de la société d’investissement Blackstone, Calhoun aura la lourde tâche de restaurer la confiance dans Boeing.


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