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« Us and them » est un slogan du « dog-whistle politics » très connu chez la droite américaine et européenne. Cette dernière, au nom de la suprématie raciale, veut toujours diviser la population en opposant les noirs aux blancs et les immigrants de couleur aux citoyens de souche. Une variante du slogan existe sur le sous-continent indien où les partis au pouvoir utilisent le nationalisme ethnique pour consolider leurs assises.
A Maurice, le slogan est revenu comme un leitmotiv dans certains discours politiques visant à parcelliser la population entre « nous » et les « autres » sur fond de contestation de la gouvernance actuelle du pays.
On reproche « aux autres » d’avoir élevé leur voix alors que l’Etat leur accorde des subventions à la religion chaque année. Or, le principe de la subvention d’Etat aux différentes confessions religieuses fut introduit dans le cadre d’un soutien financier aux institutions religieuses sans leur demander une allégeance politique quelconque ni compromettre leur indépendance vis à vis du gouvernement du jour.
Idéalement dans un État laïc, les religions ne devraient pas dépendre de l’État et devraient pouvoir s’autofinancer. Mais c’est l’Etat qui a introduit la subvention sans que personne ne le demande. Aujourd’hui on ne peut pas reprocher à une confession spécifique d’accepter la subvention tout en se permettant un droit de critique. Si l’on devait retirer la subvention, il faudrait le faire pour toutes les religions.
Le principe de la subvention d’Etat aux différentes confessions religieuses fut introduit dans le cadre d’un soutien financier aux institutions religieuses sans leur demander une allégeance politique quelconque.
Et le gouvernement, quel qu’il soit, devrait cesser de se mêler de l’organisation des fêtes religieuses et d’utiliser ces plateformes pour des discours politiques. Il devrait aussi cesser de distribuer des terres de l’Etat aux chefs de sociétés socioculturelles pour des besoins personnels ou commerciaux. Que les organisations confessionnelles qui demandent à occuper un terrain de l’Etat paient un loyer, fut-il à un taux nominal.
La subvention d’État pour individus et entités associatives ou confessionnelles est fondée sur le principe de l’universalité sans une exigence de réciprocité ou de loyauté. Ce sont les contribuables en général qui paient la subvention à travers leurs impôts.