Temps de lecture : 3 minutes
La Grande-Bretagne gèle aussi les avoirs du vice-président de la Guinée-équatoriale pour « corruption grave »
La justice française a rendu un premier jugement la semaine dernière dans l’affaire des « biens mal acquis », à l’encontre du vice-président de Guinée-équatoriale, Teodorin Obiang. La Grande-Bretagne a imposé, de son côté, un gel des avoirs et une interdiction de voyager au vice-président de la Guinée équatoriale, Teodorin Obiang Mangue, et à quatre autres personnes qu’elle accuse de corruption grave.
Teodorin Obiang ne s’était pas présenté à l’appel de son procès. Teodorin Obiang Mangue était accusé d’avoir détourné les finances de l’État pour financer un style de vie somptueux qui l’a vu acheter des manoirs, un jet privé et des souvenirs de Michael Jackson., tous les biens saisis seront confisqués.
Le tribunal a rappelé qu’il était compétent pour juger Teodorin Obiang car il jugeait uniquement « l’infraction de blanchiment commise en France » par le dignitaire pour son usage « personnel », et non « des faits commis en Guinée équatoriale » par Teodorin Obiang « dans l’exercice de ses fonctions ».
Teodorin, dont le père, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, dirige la Guinée équatoriale depuis plus de 40 ans, a été reconnu coupable de blanchiment d’abus de biens sociaux, blanchiment de détournement de fonds publics, blanchiment d’abus de confiance et blanchiment de corruption.
La 32ème chambre du tribunal correctionnel de Paris a ainsi condamné Teodorin Obiang à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d’euros d’amende avec sursis pour s’être frauduleusement bâti ce patrimoine considérable en France. La peine est inférieure à celle requise par le parquet national financier qui avait demandé trois ans de prison ferme et une amende ferme de 30 millions d’euros.
Le tribunal a également ordonné, comme requis par le parquet, la confiscation de l’ensemble des biens saisis, dont un somptueux hôtel particulier avenue Foch à Paris.
Dans le sillage de la justice française, le parquet genevois avait à son tour ouvert une enquête pour corruption et blanchiment. La saisie des voitures en 2016 à Genève avait permis de réaliser que Teodorin avait reconstitué en Suisse une flotte très similaire à celle saisie à Paris par la justice française en 2011 : Maserati, Bugatti Veyron, Porsche, Rolls Royce, avec, à Genève, une petite fantaisie qui ne figurait pas dans l’inventaire parisien, une Koenigsegg One, un bolide suédois fabriqué à seulement sept exemplaires dans le monde – qui vaudrait à elle seule plusieurs millions d’euros.