Après le Covishield, le Serum Institute se prépare à lancer le Covavax en septembre

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Malgré les protestations de l’Opposition et des juristes, aucune procédure engagée à ce jour contre l’Etat ou le gouvernement

Adar Poonawalla, le DG de Serum Institute of India se prépare à lancer son deuxième vaccin “Covavax” par le biais d’un partenariat avec le laboratoire américain Novavax

Adar Poonawalla, le DG de Serum Institute of India (SII) – le fabricant des vaccins Covishield que le gouvernement indien a remis à l’Etat mauricien – a déclaré hier (samedi), que son entreprise espère lancer le deuxième vaccin contre Covid-19 d’ici septembre prochain. Les essais de ce deuxième vaccin, Covovax, réalisés par SII et la société américaine de développement de vaccins Novavax, ont déjà débuté en Inde cette semaine. Malgré les protestations de l’Opposition et les dénonciations de certains juristes, aucune procédure n’a été jusqu’ici engagée contre le gouvernement mauricien pour les clauses scélérates de la décharge que les volontaires aux vaccins sont contraints de signer au préalable.  

« Covovax a été testé contre les variants africains et britanniques de Covid-19 et a une efficacité globale de 89% », a anoncé Poonawalla sur Twitter. Il importe que nos lecteurs fassent la distinction entre les tests, qui sont menés en laboratoire, et les essais qui sont menés sur des personnes volontaires. Les essais du vaccin Covovax ont débuté jeudi dans un hôpital de Pune.

Le Hamdard Institute of Medical Sciences and Research de Delhi participe aussi à cet essai qui se tiendra sur 19 sites à travers le pays pour 1 140 participants.

Serum Institute of India, le plus grand fabricant de vaccins au monde par le nombre de doses qu’il produit, fournit déjà son premier vaccin Covishield, développé en collaboration avec l’Université d’Oxford et Astrazeneca, à l’Inde et à plusieurs autres pays. Alors que la campagne de vaccination se fait à plein régime en Inde, l’entreprise passe à son deuxième projet de vaccin.

Comme nous l’avons révélé dans notre enquête, le vaccin Covishield, dont le gouvernement indien avait fait don à Maurice, n’avait pas passé la troisième phase de tests conformément aux protocoles permettant aux diverses agences de contrôle des médicaments de par le monde de valider le vaccin selon des normes établies. Nous avions ainsi révélé que le réseau All India Drug Action Network (AIDAN) s’est dit « shocked » que l’Inde « has given approval to Covaxin, a COVID-19 vaccine with a lack of peer reviewed safety and efficacy data ». En outre, notre enquête révélait aussi que le régulateur indien avait accordé un certificat d’urgence à l’ensemble des vaccins devant être produits en Inde, dont le Covishield.

Ce groupe de pression indien, qui assure la défense des usagers des produits pharmaceutiques en Inde, s’était fait un devoir de tirer la sonnette d’alarme, se disant incapable de comprendre « la logique scientifique » d’approuver « un vaccin dont l’étude était incomplète ».

Pour rappel, les essais doivent se faire en trois phases et il manquait aux vaccins candidats indiens la troisième phase, dite « essai de transition ». L’essai de transition est un essai supplémentaire effectué dans « une nouvelle région ou un nouveau pays » afin d’obtenir plus de données cliniques sur l’efficacité, l’innocuité et le dosage.

Mme. Nandini Singla, Haut-commissaire de l’Inde, remettant un colis symbolique du Covishield au Premier ministre Parvind Jugnauth. C’est le vaccin qui a été inoculé aux premiers volontaires Mauriciens sans que le gouvernement ne les informe que le vaccin n’avait pas complété sa phase de tests de transition.

Le gouvernement mauricien n’a jamais révélé aux premiers vaccinés au Covishield qu’ils étaient volontaires pour se faire inoculer avec un vaccin qui n’avait pas été validé parce que son fabricant était toujours à défaut de sa phase trois. En outre, le gouvernement mauricien a cherché à s’abriter contre les complications et les décès éventuels en imposant une décharge désengageant le gouvernement de toute réclamation et de recours éventuels en justice.

Maneesh Gobin, le ministre de la Justice, a accordé un entretien, amplement diffusé sur les réseaux sociaux, indiquant qu’il était disposé à ce que les juges tranchent la question. Kailesh Jagutpal, le ministre de la Santé, a enfoncé le clou avec sa déclaration à l’Assemblée nationale pour dire que les termes de la décharge seront maintenus. Malgré les déclarations de certains juristes et des politiciens de l’Opposition, dont les interventions vidéocastées de Roshi Bhadain plus d’une semaine après nos révélations sur les termes de la décharge, aucune action en justice n’a été concrètement entamée pour faire annuler les clauses scélérates de cette décharge.


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