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La décision du président Cyril Ramaphosa qualifiée « inappropriée » par la justice
Un tribunal sud-africain a annulé vendredi la suspension de Busisiwe Mkhwebane, la cheffe du principal organe de lutte contre la corruption. Le tribunal a jugé « inappropriée » la décision du président Cyril Ramaphosa de la suspendre après l’ouverture d’une enquête publique le visant dans le cadre d’une affaire de cambriolage.
« La décision du président était inappropriée » et « la suspension peut avoir été une mesure de rétorsion et donc contraire à la loi », a déclaré la Haute cour du Western Cape dans une décision.
La médiatrice de la République, Busisiwe Mkhwebane, avait annoncé en juin l’ouverture d’une enquête publique visant M. Ramaphosa. Au lendemain de l’annonce Busisiwe Mkhwebane apprenait qu’elle avait été suspendue à la tête du principal organe chargé de la lutte contre la corruption du pays
Le président sud-africain est soupçonné d’avoir dissimulé à la police et au fisc un cambriolage datant de 2020 dans une de ses propriétés. Selon les rumeurs qui ont circulé, d’importantes sommes en espèces ont été trouvées cachées dans du mobilier au cours de ce cambriolage.
Mme Mkhwebane, nommée par l’ex-président Jacob Zuma, est régulièrement accusée de partialité. Elle a pu déjouer plusieurs tentatives durant ces dernières années pour la démettre de son poste. Elle fait toutefois l’objet actuellement d’une procédure de destitution par le Parlement.
A quelques mois avant que l’ANC, le parti au pouvoir, ne décide s’il présente ou non l’actuel chef d’Etat comme candidat pour un second mandat à la présidentielle de 2024, cette affaire de cambriolage embarrasse M. Ramaphosa. Le président de la république, qui devrait être cité à comparaître dans cette affaire, avait dénoncé une manœuvre politique.
Le tribunal de Western Cape, considérant les éléments fournis par les partis, n’a pas été convaincu par la défense du président sud-africain. « La suspension de la requérante est donc annulée de manière effective à compter de la date de la décision », a conclu le tribunal. La présidence a déclaré dans un communiqué prendre note de la décision de justice et précisé qu’elle allait « se référer à la Constitution pour les suites » éventuelles.