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Non, il n’y a pas de quoi s’émouvoir de ce petit freluquet de Jugnauth qui, parce que l’on redoute son aptitude à la malfaisance, s’ébaubit de ce pouvoir. Pravind Kumar Jugnauth (PKJ) s’est depuis longtemps condamné à n’être qu’un vaniteux qui essaie de jouir de la lèche d’une cour obséquieuse. Comme d’autres vont aux putes, il paie pour cette jouissance, mais jamais de sa bourse.
Vaine, sa comparaison avec Navin Ramgoolam. PKJ est du même acabit, avec l’inculture plus étendue certes. Il sied aux gens petits de donner dans des largesses et croire que de l’usage de l’argent des contribuables, et de fonds occultes, pourrait sourdre une quelconque noblesse. Comme l’autre avec son coffre et ses dollars, le petit Jugnauth n’est toujours pas parvenu à s’expliquer sur le financement de sa demeure. Ainsi, l’homme d’Angus aura beau parler de transparence, il ne sera aux yeux du monde qu’un aigrefin, un fripon aux méthodes indélicates.
Pravind Jugnauth est un imbécile. L’imbécile parfait parce qu’il est incapable de se rendre compte de ses limites. Il est aussi bête que Dieu pourrait être puissant. Car, quel que soit le narcissisme qui pourrait le motiver, aucune loi ne peut le protéger de ses louangeurs. Aucune ! Il n’y a aucune législation que nos personnages politiques pourraient élaborer pour se mettre un tant soit peu à l’abri de leurs courtisans. Navin Ramgoolam ou Paul Bérenger devraient le savoir aussi. Le Ramgoolamisme a été le poison du Parti Travailliste, de même que le Bérengisme aura putréfié « la source » où plus aucun militant ne s’abreuve. Tous ceux qui jettent un regard honnête sur notre histoire politique savent qu’il est sain d’éprouver l’envie de cracher à la gueule de ces dirigeants qui s’en vont chaque année spolier la mémoire des Maurice Curé, Pandit Sahadeo, Emmanuel Anquetil ou Guy Rozemont. Pour que l’île Maurice puisse s’absoudre, il faut que sa jeunesse aspire à aller pisser sur des samadhis pour venger l’affront fait aux véritables tribuns !
Les gogotologues
Jean-Luc Mootoosamy, l’ancien chef d’édition de Radio One, n’aura pas manqué de relever l’ignorance d’une prétentieuse de la députation qui, pour peu qu’elle ait zézayé sur une antenne, s’est crue journaliste. Elle est de celles qui croient que cette profession s’exerce de la manière dont elle-même a impulsé sa carrière : se mettre au service des maîtres du jour en se pâmant d’une renommée surfaite. Il n’y a que dans la tête d’un Pravind Jugnauth, et celles de ses sbires, qu’un saree pourrait voiler la conception licencieuse du métier que cette femme a voulu usurper.
Et quand bien même la prétention de quelque djette aspirant à péter plus haut que son cul, tout ce qu’un Jugnauth pourrait obtenir, c’est de la valetaille qui se serait fait une petite renommée à l’ère du buzz des radios sousou. Et c’est là que la presse mauricienne ne peut échapper à son introspection pour admettre qu’elle n’a pas mis la population en garde contre les dégénérés issus de son sein. La presse s’est tue face aux dérives de la vedettisation et c’est ainsi que l’on se doit de dénoncer l’escroquerie des « enquêtes en direct » alors qu’il ne pouvait s’agir que de « démarches à l’antenne ». L’enquête, l’investigation comme genre journalistique, a été galvaudée par des frimeurs qui, se vautrant dans le même populisme que les politiques, ont atrophié leurs égos en tétant goulument aux mamelles de la renommée.
La presse a besoin de digérer les formules que lui a asséné ce Paul Lismore, chroniqueur de l’ombre qui aura nargué autant les hommes du pouvoir que ceux issus de la profession journalistique qui s’en sont fait les thuriféraires. Par lui, l’expression des « zourlanus » rend compte justement de ceux qui, à défaut de facultés d’analyse, ne sont plus qu’à être évalués par leurs aptitudes à poser leurs derrières chez les plus offrants. L’amalgame de la carte d’accréditation confondue à une véritable carte de presse n’aura produit que l’entre-soi du Media Trust et ses compromissions avec ses nominés du gouvernement. On aura vu passer tous ceux en manque de reconnaissance, les adeptes de l’autocongratulation qui, incapables d’égratigner le moindre politique, font de la gonflette pour des Like sur Facebook.
Nous avons une presse qui, faute de s’attirer et de conserver ses meilleurs journalistes, a permis à quelques flatteurs de devenir attachés de presse. Pourquoi ne faudrait-il pas dénoncer ces pouilleux qui, sous divers gouvernements, assurent le service après-vente de leurs ministres au détriment des ministères qui ont eux de véritables besoins de communication ? Comment décrire ces ministres qui ont gavé ces « conseillers » de voitures hors-taxe, de per diem et moult émoluments pour la seule assurance de quelques citations dans les journaux ? Ce banditisme ministériel n’est pas dénoncé parce que les anciens confrères de ces mercenaires sont eux-mêmes à quémander la faveur d’une information à sortir en primeur. Paul Lismore a-t-il tort de décrire cette engeance comme des « gogotologues » ?
Cette presse a manqué, et continue de manquer, à son devoir d’éducation alors que l’école publique ne produit désormais qu’une masse ignorante et corvéable. Cette presse n’a pas su dénoncer les entreprises médiatiques du pouvoir qui siphonnent des revenus émanant des entreprises de l’Etat. Elle n’est pas parvenue à rendre compte de ce long processus qui nous contraint aujourd’hui, en pleine hécatombe, d’admettre l’effondrement de l’Etat ! C’est honteux ! Pour avoir failli à cette population en carence d’informations vérifiables sur les tics politiques qui lui pompent son sang, cette presse doit boire à la coupe de l’amertume jusqu’à la lie.
Toutefois, contrairement à la classe politique, la presse a la capacité de se ressaisir. Il suffit qu’une poignée de ses journalistes s’engagent dans la voie de l’autorégulation pour que la profession s’affranchisse du pouvoir politique et des intérêts mercantiles qui l’asservissent. C’est nécessaire et il faudra des femmes et des hommes de bonne volonté pour que la profession de journaliste soit distincte de celle de ces quelques énergumènes qui viennent séjourner dans les médias pour vendre ensuite leurs services auprès de quelques branleurs qui échouent dans des fauteuils ministériels.
IBA, le vice est déjà dans la loi
A l’heure où des parlementaires de la majorité voudraient faire le procès de Top FM, Pravind Jugnauth ne livre de ses suiveurs que l’image de procureurs lâches qui tentent de se prévaloir de leur statut de législateurs pour trancher leurs différents avec une antenne qui ne leur concède pas la complaisance. Et de lui-même, sans le réaliser, il ne laisse que la perception durable du petit avorton paresseux qui voudrait l’application de sanctions sans faire la démonstration au préalable de quelque infraction devant les instances judiciaires. Telle n’est pas la conception de notre démocratie. Et, encore une fois, aucune loi ne pourra protéger ce pense-petit de ses propres dérives. Car, en montrant qu’il n’en a cure, il fait lui-même la démonstration de son incurie !
Non, il n’y a pas de quoi s’émouvoir de ces agitations de Jugnauth. Ce à quoi il faudrait plutôt s’intéresser c’est cette facilité avec laquelle les grandes gueules de l’Opposition se posent en défenseurs de la presse et de Top FM. Dès qu’ils seront au pouvoir, ils vont se défaire de cette loi, disent-ils. Mais cette canaille s’est-elle jamais interrogé sur l’état actuel de la législation qui régit l’IBA ? Au début des années 90, l’auteur de ces lignes soumettait son mémoire à Sir Henry Garrioch pour demander l’annulation de la loi projetée par Anerood Jugnauth pour la soumission d’une caution censée couvrir d’éventuels frais de diffamation. L’argument retenu par Sir Henry, la main mauricienne de notre Constitution, était qu’il ne pouvait y avoir de contrainte préalable à la jouissance d’un droit constitutionnel !
Or, en l’état, l’IBA pose un montant d’un demi-million de roupies comme critère qualifiant à l’exercice de la radiodiffusion. Cette loi est inique et nous révèle les bigleux de la classe politique qui ne s’en sont jamais aperçus. Car, pour peu qu’ils prétendraient le contraire, ces individus sans scrupules seraient alors à jeter de la poudre aux yeux afin de masquer leur conception étriquée de la démocratie.
A bas les illusions ! Il y a plus d’honneur à être un cul-terreux qu’un parlementaire issu de ces formations de bonimenteurs qui sévissent depuis un demi-siècle. Et ce n’est pas parce que l’on y adjoindrait des pièces rapportées des médias que la qualité des femmes et des hommes viendrait à s’améliorer.
Qu’il s’agisse de tous ceux qu’il pourrait un tant soit peu singer, Jugnauth est réduit à n’être qu’un courpas politique. Il est juste bon à bouffer les feuilles qu’il n’aura jamais planté au potager de la démocratie. Il n’aura jamais pensé qu’il pouvait être moins vil et vain que les adversaires qu’il se sera trouvé. Comme les autres avant lui, il se trouvera au plus un écrivassier un tant soit peu talentueux pour compenser toute la clique qui écrit avec des pieds. Il n’y a rien que ni lui, ni ses adversaires, n’y puissent faire : quand on est un fumier, on ne draine que du purin.
Surtout ne demandez pas à l’auteur de ces lignes de ne pas tirer sur l’ambulance. Le journalisme pratiqué ici, comme durant toutes ces décennies, ne s’embarrasse pas de ces calculs. L’exemple que j’entends livrer aux plus jeunes c’est non seulement de faire mouche en visant l’homme politique, mais de n’en tirer aucune joie… afin de buter le prochain tout aussi efficacement !
Joël TOUSSAINT
EXCELLENT tout simplement. Tant qu’il y aura de tels talents et de convictions, nous pouvons nous dire que tout n’est pas perdu!!! Merci de mettre des Mots sur les Maux, comme dirait l’autre.
Il s’agirait aussi si possible d’écrire aux dirigeants et pays amis comme la France et l’Inde d’arrêter d’alimenter ce monstre “Ravana” qu’ils ont créer. Aider le peuple mauricien autrement sans passer par ces débiles mentaux au pouvoir. J’aimerais tant pouvoir écrire mais je n’ai pas votre talent d’écriture pour créer l’impact. Modi n’est pas un super modèle non plus mais enfin il sait cependant revenir sur ces décisions.
Merci de considérer cette réflexion.