Prévisions du FMI : l’inflation mondiale à 8,8% en 2022

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L’inflation mondiale devrait passer de 4,7% en 2021 à 8,8% en 2022 avant de baisser à 6,5% en 2023 et 4,1% d’ici à 2024, selon le Fonds monétaire international (FMI) dans la dernière mise à jour de ses Perspectives de l’économie mondiale (PEM). L’institution a abaissé mardi ses prévisions de croissance mondiale pour 2023 à 2,7%, soit une baisse de 0,2 point de pourcentage par rapport à celles de juillet, tout en maintenant celles pour 2022 à 3,2%.

Selon le rapport, l’économie mondiale connaît un certain nombre de conditions difficiles, telles que l’inflation à son plus haut niveau depuis plusieurs décennies, des conditions financières plus dures dans la plupart des régions du globe, le conflit Russie-Ukraine et la pandémie de COVID-19 persistante, qui pèsent toutes lourdement sur les perspectives.

L’Union Européenne (UE), qui en est à sa septième vague de sanctions contre la Russie, va faire payer aux populations de nombreux pays européens, et ceux des économies émergentes, les conséquences de son entêtement à vouloir étrangler la Russie économiquement et financièrement. Entêtement, parce que de toute évidence, les mesures n’ont eu que des effets boomerang. «Les effets de la guerre sur les principales économies européennes ont été plus négatifs que prévu», indiquait le FMI dès le mois de juillet. Les prévisions de croissance économique pour 2022 ont en effet été abaissées pour l’Allemagne (-0,9 point à 1,2%), la France (-0,6 point à 2,3%) ou encore l’Espagne (-0,8 point à 4,0%).

« C’est le profil de croissance le plus faible depuis 2001, à l’exception de la crise financière mondiale et de la phase aiguë de la pandémie de COVID-19, et il reflète des ralentissements majeurs pour les plus grandes économies », peut-on lire dans ces PEM.

Lors d’un discours prononcé jeudi, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a souligné que l’effet de 2022 se fera sentir sur le long terme. Elle estime que « d’ici à 2026, cela représentera une perte de 4 000 milliards de dollars pour l’économie mondiale, soit la taille de l’économie allemande ».

La dernière mise à jour du rapport note que les risques vis-à-vis des perspectives demeurent exceptionnellement significatifs et baissiers et que la politique monétaire pourrait faire des erreurs de calcul sur la bonne position à adopter pour réduire l’inflation. Pierre-Olivier Gourinchas, l’économiste en chef du FMI, ne cache pas ses inquiétudes : « Une nouvelle erreur de jugement sur la persistance obstinée de l’inflation se révèlerait encore plus dommageable pour la stabilité macroéconomique future en sapant gravement la crédibilité chèrement acquise des banques centrales », fait-il ressortir.

Le FMI s’inquiète des des conséquences de la « fragmentation géopolitique » qui, estiment ses experts, « pourrait entraver les flux commerciaux et de capitaux et nuire encore davantage à la coopération sur les politiques climatiques ».

Ces prévisions du FMI apportent un bémol aux prévisions émises localement à Maurice. SBM Insight, par exemple, indiquait la semaine dernière que le FMI prévoyait que le taux d’inflation global tournerait autour de 6,6% dans les pays développés et 9,5% dans les pays émergents.


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