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Abdul Haq Wasiq, l’un des chefs des talibans, a dénoncé les frappes aériennes américaines en Afghanistan comme une violation de l’accord de paix entre les Etats-Unis et les talibans. En outre, les Talibans affirment que ces frappes ont fait des victimes civils.
Les frappes aériennes en Afghanistan ont violé l’accord de Doha signé en février de l’année dernière et « l’Amérique n’a pas le droit de mener des opérations sur le sol afghan », a déclaré le responsable cité par Tolo News, un média afghan. Le Pentagone a officiellement reconnu que l’armée américaine a lancé vendredi une attaque de drone contre le groupe terroriste dans la province afghane de Nangarhar (est), qui aurait tué deux membres « de haut rang » et en aurait blessé un autre, en représailles à l’attaque meurtrière de l’aéroport.
Le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a déclaré aux médias que que les Etats-Unis auraient dû faire part aux talibans de leurs intentions concernant cette attaque avant de la lancer. M. Mujahid a également déclaré que deux personnes avaient été tuées, et quatre autres (deux enfants et deux femmes) blessées dans cette attaque de drone.
« Nous évaluons les possibilités de pertes civiles, bien que nous n’ayons aucune indication pour le moment. Nous restons vigilants quant aux menaces potentielles futures », a déclaré le porte-parole du commandement central américain, Bill Urban, dans un communiqué.
La propagande de guerre…
Une déclaration à prendre avec des pincettes. Les lecteurs d’Indocile doivent comprendre que les propos tels que « des frappes chirurgicales », des interventions « cliniques », ou encore des « tirs de précision » relèvent essentiellement de la propagande des armées, souvent repris bêtement dans des médias occidentaux et paraphrasé ensuite par les journaux locaux. Cet avertissement à nos lecteurs repose sur des faits: nos confrères de The Guardian avaient révélé, après une enquête auprès des ONG basées en Afghanistan et au Pakistan voisin en 2014, que les tentatives d’éliminations de 41 suspects avec des drones avaient engendré la mort de 1147 personnes. Dans certains cas, les cibles n’avaient même pas été atteintes!
Le cas le plus important de ces « domages collatéraux » est celui de Baitullah Mehsud. Les sept tentatives d’élimination de ce chef de guerre pakistanais ont entraîné la mort de 164 personnes . Dans certaines situations, les cibles à l’origine des frappes n’ont toujours pas été atteintes. Le cas d’Ayman al-Zawahiri est tout aussi célèbre : malgré les deux frappes américaines contre lui qui ont provoqué la mort de 105 personnes, dont 76 enfants, il était toujours en vie!
Par ailleurs, après l’attaque terroriste de l’aéroport jeudi qui a fait plus de 170 morts, dont 13 soldats américains, l’armée américaine a effectué dimanche une frappe aérienne à Kaboul contre un véhicule suspecté d’appartenir à l’EI-K et pouvant constituer une menace imminente pour l’aéroport.
Kaboul est sous le coup d’attaques ces derniers jours. Six civils dont quatre enfants ont été tués par une roquette tirée par des combattants non identifiés dans le quartier de Khwaja Bughra à Kaboul dimanche soir.