« Donbass, huit ans après » : les images que personne ne voulait voir  

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Temps de lecture : 3 minutes

Anne-Laure Bonnel avait documenté les exactions contre la population civile en Ukraine dès 2014

Anne-Laure Bonnel, reporter de guerre: un témoignage avec la force des images

Lors d’une allocution à propos de l’invasion russe en Ukraine, Emmanuel Macron arguait, le 3 mars 2022, que « La Russie n’est pas agressée, elle est l’agresseur ». Toutefois, dans la foulée, Anne-Laure Bonnel, une journaliste française, révélait sur CNews qu’elle avait documenté la guerre dans le Donbass, dans l’Est de l’Ukraine. Depuis, ses images choquent. Ses commentaires dérangent puisqu’elle a documenté ce que nul ne voulait voir et que la presse généraliste ne voulait montrer : des frappes ukrainiennes sur la population civile dans cette région.

Anne-Laure Bonnel répond aux questions d’Indocile. Lire l’entretien ici.

Les propos de Macron ont rapidement fait réagir Moscou. C’est ainsi que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov allait accuser le président français de censurer une journaliste, sur la question des tirs de l’armée ukrainienne sur la population civile dans le Donbass. Anne-Laure Bonnel était ainsi projetée au-devant de la scène, celle de la guerre de la propagande et, plus particulièrement celle de la désinformation qui continue de faire rage.

Les images d’Anne-Laure Bonnel, celles de son documentaire « Donbass, huit ans après » disponible sur YouTube que nous diffusons ici avec sa permission, attestent d’une « guerre qui dure depuis 2014 ». Ces images nous révèlent des Ukrainiens tout ce qu’il y de plus officiels, ceux-là même désormais adulés par l’Europe, se livrant, dans le cadre de cette guerre dans le Donbass, à des exactions contre leur propre population civile.

Le documentaire « Donbass, huit ans après » n’est disponible que sur YouTube. Cliquez « Regarder sur YouTube » pour visionner.

Les victimes civiles sont bien réelles. Sauf que les médias français auxquels ces images étaient destinés n’ont pas jugé pertinent de les diffuser. Notre consoeur a courageusement fait face aux attaques de trolls s’adonnant au lynchage sur les réseaux sociaux. Au moment où les journaux français, « bollorisés » en grande partie, ont tenté de la discréditer pour se justifier. Croyant se dédouanner ils ont dénonçé «  une vision pro-séparatiste ». Il s’avère, néanmoins, que cette vision est bien celle de cette population qui aura voté finalement en faveur du rattachement de leurs territoires à la Russie. Et les images d’Anne-Laure Bonnel expliquent désormais l’adhésion populaire à cette option politique.

Quel est l’intérêt de diffuser ce documentaire dans cette partie du monde et, à Maurice en particulier ? Parce que la presse généraliste ici s’alimente auprès de sources mainstream en France et en Grande Bretagne. Et une fois n’est pas coutume pourrait-on dire ; la situation est quelque peu identique à celle du Yemen, quand cette presse française parvenait à détourner le regard de ces trafics d’armes pendant que les pays-bourreaux réunis par l’Arabie Saoudite – incluant la République de Maurice1 – procédaient au carnage de la population civile. Pour les intérêts français, et ceux des autres pays européens diversement engagés dans ce type de conflits, il s’agit de simples variables d’ajustement de leurs enjeux géopolitiques. Pour Maurice, qu’il s’agisse du gouvernement ou de son opposition, nous sommes réduits au silence gêné autour des rivalités sunnites contre chiites, ou désormais arabe contre persan, en ce moment où le gouvernement mauricien recherche des sources alternatives de produits alimentaires et énergétiques.


1  La République de Maurice fut incluse au nombre des Etats livrant la guerre au Yémen par le biais de Shawkutally Soodhun qui avait usurpé des titres auto-proclamés de ministre du culte islamique. Si l’Etat mauricien s’est entretemps dissocié des manœuvres militaires arabes qui ont toujours cours dans ce pays, sa volonté d’exempter le ministre Soodhun de toute responsabilité est manifeste. Et, aussi surprenant que cela puisse paraître, cette impunité est cautionnée par l’Opposition parlementaire menée, elle-même par Xavier-Luc Duval, le Leader du PMSD qui avait fait l’objet de menaces d’attentat venant du même Soodhun.


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