Accusée de sédition, Disha Ravi, la militante écologiste, risque la prison à vie

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Disha Ravi, la fondatrice de la branche indienne de Fridays for the Future

Disha Ravi, jeune militante écologiste, fondatrice de l’aile indienne de Fridays for Future, (le collectif international de lycéens militant pour le climat avec Greta Thunberg) a été arrêtée à son domicile, samedi. Disha Ravi est accusée de sédition et de complot criminel, des faits passibles de la prison à vie. Déférée devant un tribunal de New Delhi, eu égard à la nature de la charge, le juge lui a refusé l’option de la caution pour la liberté conditionnelle.

Disha Ravi, 22 ans, a été arrêtée, dimanche 14 février, chez elle à Bangalore. Transférée en avion à New Delhi, elle a été déférée devant un tribunal, sans avocat, avant d’être placée pour cinq jours en détention provisoire. « Nous attendons plus d’informations concernant le fondement de l’affaire pénale », a déclaré M. Kandhari, militant écologiste de 45 ans et lui aussi membre fondateur de la section indienne du mouvement Fridays for Future, créé par la militante écologiste suédoise Greta Thunberg pour lutter contre l’inaction des gouvernants sur la question du changement climatique.

L’accusation repose sur le fait que Disha Ravi a partagé sur Twitter un document de Greta Thunberg, qui, selon la police, aurait servi à préparer les manifestations d’agriculteurs du 26 janvier dans la capitale. Le document incriminé est, en fait, un kit d’actions standard destiné aux ONG, pour donner de l’impact à leur campagne. Il y est question notamment de l’utilisation efficace des réseaux sociaux, la création de hashtags, le lancement de pétition, etc.

Toutefois, la police indienne enquête sur un « complot criminel » visant « à lancer une guerre économique, sociale et culturelle contre l’Inde ». Pour ceux chargés de l’enquête, cette « boîte à outils » a été conçue et diffusée pour « répandre la désinformation et nuire au gouvernement ». C’est la thèse défendue par les dirigeants du parti au pouvoir, le Bharatiya Janata Party (BJP), qui estiment que la « boîte à outils » est « une preuve des plans internationaux d’attaques contre l’Inde » !

Au-delà de ces accusations à fondement idéologique, la police accuse la jeune femme d’avoir incité à un épisode de révolte survenu il y a quelques semaines, au cours duquel un policier a trouvé la mort lors des échauffourées. Pour rappel, la police a violemment réprimé le mouvement lancé par les agriculteurs, qui protestent contre une réforme agraire à l’origine de plusieurs mois de contestation. La manifestation du 26 janvier dernier à Delhi avait dégénéré, faisant un mort (un policier) et 400 blessés.

Des militants ont organisé des manifestations dans tout le pays pour protester contre la détention de Ravi et le hashtag #IndiabeingSilenced a été lancé et diffusé sur Twitter. En difficulté face aux paysans et aux jeunes qui les soutiennent, le gouvernement de Narendra Modi se présente comme victime d’un « complot international » et procède à d’autres arrestations.

Complot ou pas, les faits tendent à démontrer que les libertés s’amenuisent chaque jour en Inde : un simple tweet permet à la police de transformer un internaute ou un manifestant en un dangereux conspirateur.


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