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C’est Patrick Belcourt qui marque la reprise de la vie politique en ce début d’année. Le candidat malheureux de la circonscription No. 19 a tenu à préciser sa position différente de celle du président de sa formation politique, Patrick Philogène, lui aussi candidat malheureux dans la circonscription No. 17. La précision, postée sur la page personnelle de notre rédacteur-en-chef, portait une fin soignée, voire magistrale, aux échanges sur la question de la surveillance de la résidence privée de Sir Anerood Jugnauth par les éléments de la SMF.
« Je considère que la question de la police et de la sécurité sont des sujets qui doivent interpeller les députés et les hommes politiques au-delà de toutes considérations partisanes », affirme Patrick Belcourt qui considère qu’il aurait eu à poser des questions parlementaires à ce sujet s’il avait été élu. L’affirmation s’oppose à la position de Patrick Philogène qui ne considère pas « opportun que tout soit rendu public ».
Pour le président de Nou Repiblik, « Dans toutes les grandes democraties ou sont votés et actés des lois sur la liberté de l’information, il est aussi accepté qu’Il ne peut y avoir de vie démocratique sans secret d’Etat ». Déjà il était clair que Patrick Philogène confondait quelques notions puisque, d’une part, l’un des éléments fondamentaux de la démocratie parlementaire c’est que l’exécutif soit comptable de ses décisions auprès de l’Assemblée législative et, d’autre part, la notion du secret d’État relève de la sécurité de l’État et, dans le cas de SAJ, il est question de la sécurité de l’individu.
Considérant la reprise, par Touria Prayag, notre consœur de Weekly, de notre information au sujet de la surveillance des sites de Metro Express par les éléments de la SMF, Patrick Belcourt estime préoccupante la situation concernant les forces de l’ordre et évoque la question des policiers qui ont mis fin à leur jour avec leurs armes de service.
« Nous avons connu au moins un incident malheureux lié à la sécurité d’un ex-président. Le suicide de policiers avec leurs armes de service est un phénomène sur lequel nous devons nous interroger. Ce phénomène me paraît symptomatique des risques psycho-sociaux découlant souvent d’une gestion discutable des ressources humaines. Elle doit donc être discutée. En quel autre endroit sinon au parlement ? », ajoute-t-il.
« Nous avons tous besoin de la police. Notre société a besoin d’un service de police efficace et de policiers fiers de porter l’uniforme pour assurer notre sécurité à tous, et pas seulement aux dignitaires de l’Etat » estime Belcourt qui, se disant conscient de contredire le président de son groupe politique, affirme qu’il en débattra davantage avec son collègue au sein de leurs instances. Son intervention, faisait-il comprendre, avait pour but d’éviter tout amalgame et que les propos de Philogène n’engageait que lui personnellement et non la formation politique.
Pour Patrick Belcourt, l’homme politique demeure responsable de ses propos même s’il n’est pas un élu et il « devrait se garder de s’aventurer dans des spéculations ». Déclarant qu’il n’a pas la culture de ces hommes politiques qui s’en tiennent à quelque « ligne du parti », Belcourt dit espérer que Philogène « ne prendra pas ombrage au fait que je m’oppose à son point de vue ». « Nous saurons en discuter davantage au sein de nos instances », ajoute-t-il.
Il ne reste plus qu’à attendre la prochaine réunion de la petite formation pour être fixé sur l’état réel du débat démocratique entre ses responsables.