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Le tribunal administratif (TA) a décidé vendredi d’annuler l’élection du bureau du conseil départemental de l’ordre des médecins. Une décision motivée par une fraude durant le processus électoral. Des photocopies de bulletin électoral auraient été utilisées en lieu et place des originaux lors du scrutin de juin 2021. C’est ce manquement qui a provoqué le lancement de la procédure judiciaire et qui a provoqué en parallèle la démission de 22 conseillers ordinaux.
Invalidée pour fraude par le tribunal, l’annulation n’aura que peu d’impact immédiat, selon Quotidien de l’île de La Réunion. Ainsi, nos confrères du Quotidien avancent que « Si le président de l’ordre, le docteur Benjamin Dusang, ainsi que son bureau vont devoir quitter leur fonction, le conseil en lui-même va continuer à fonctionner normalement. Une stabilité qui conforte Benjamin Dusang lorsqu’il évoque la décision prise par le TA ».
« C’est une demi-victoire. La vraie victoire, ça aurait été que le tribunal annule toute l’élection pour en déclencher une nouvelle », constate le docteur Reuben Veerapen, candidat malheureux pour le poste de président de l’ordre en 2021.
L’ancien président de l’ordre reconnaît cette entorse au règlement prévu. « Je n’ai pas été impliqué dans l’organisation des dernières élections mais il y a effectivement eu un problème avec le matériel de vote. Suite à une grève de la Poste, 74 médecins se sont plaints de ne pas avoir obtenu de bulletins de vote. Avec l’accord du conseil national, ce matériel leur a donc été distribué de main à main », dit-il au Quotidien.
Le Dr Dusang réfute toutefois toute tricherie dans le vote à proprement parler. « Il n’y a pas eu de bourrage d’urnes, sinon les élections auraient été entièrement annulées. Il y avait d’ailleurs un huissier sur place. Mais c’est vrai que le scrutin était serré puisqu’il n’y avait que deux voix d’écart entre le docteur Veerapen et moi ».
Selon toute vraisemblance, d’après le Quotidien, Benjamin Dusang devrait récupérer son poste d’ici une quinzaine de jours, car il disposerait d’une majorité confortable au sein des conseillers. Cette affaire pourrait, toutefois, connaître des rebondissements car, si la justice s’est déjà positionnée, les adversaires de la gouvernance en place ne désarment pas. « Il y a eu un problème, le tribunal l’a reconnu, insiste Reuben Veerapen. Par ailleurs, plusieurs confrères nous ont fait remonter des manquements à la déontologie depuis quelques années. Sur cette base, nous demandons que l’ARS prenne position et dissolve le conseil de l’ordre pour déclencher de nouvelles élections ».
La balle est désormais dans le camp de l’agence de santé. Cette dernière pourrait donc se pencher de manière plus attentive sur le fonctionnement du conseil départemental de l’ordre. Un conseil qui joue un rôle capital sur les plans disciplinaires, administratifs et contractuels. Jusqu’à la tenue d’une nouvelle élection du bureau, c’est le docteur Farouk Dargai qui assure la présidence par intérim de l’ordre.