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La compagnie était au courant depuis les années 70, selon Reuters
Les actions du géant de la parapharmacie Johnson & Johnson ont chuté brusquement après qu’une enquête de Reuters ait révélé que la compagnie savait pendant des années que sa poudre pour bébé était contaminée avec de l’amiante potentiellement cancérigène. Johnson & Johnson a fortement rejeté l’information vendredi et a insisté que le produit est sûr. A l’heure où nous publions la nouvelle, il nous était impossible de joindre les services de presse du ministère du Commerce et du ministère de la Santé, pour savoir si les produits allaient être rappelés dans le cadre du principe de précaution.
Reuters a publié une longue enquête sur l’un des produits les plus célèbres de la multinationale basée à New Jersey, suggérant que cette société savait, dès 1971, que de petites quantités d’amiante étaient présentes dans le talc.
Dans une déclaration suite à la publication de cette enquête, Ernie Knewitz, vice-président de J&J responsable du relationnel média au plan global, estime que : « Dans la perspective de gains financiers personnels, les avocats des plaignants faussent des documents historiques et créent intentionnellement la confusion dans les salles d’audience et dans les médias ».
Il insiste que la poudre pour bébé, vendue avec le logo distinct de la compagnie, reste sûre. «Il s’agit d’une tentative calculée pour détourner le fait que des milliers de tests indépendants prouvent que notre talc ne contient pas d’amiante ou ne cause pas de cancer. Toute suggestion que Johnson & Johnson connaissait ou cachait des informations sur la sécurité du talc est fausse », ajoutait-il.
L’enquête publiée par Reuters, procède de l’examen de mémos de l’entreprise, des documents de recherches au plan international, ainsi que des documents déposés et des témoignages dans le cadre de procès. L’agence de presse a ainsi montré que la société, établie en 1886, était au courant des tests positifs, et que les cadres supérieurs, les gestionnaires de mines, les scientifiques, les médecins et les avocats s’étaient inquiétés de la façon de résoudre le problème, tout en omettant de le divulguer aux régulateurs et au public.
Selon Reuters, il y aurait presque 12 000 plaignants qui ont entamé des poursuites contre Johnson & Johnson, affirmant que son talc est à l’origine de leur cancer. Parmi eux, 6 000 femmes atteintes de cancer de l’ovaire.
Les scientifiques ont longtemps lié l’amiante au mésothéliome, qui est associé à l’ovaire et d’autres cancers, a déclaré Reuters.