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Comment le président du MSM assure la promotion de la désinformation
Joe Lesjongard, le président du MSM et ministre du Service public, a dénoncé « des pyromanes » en conférence de presse samedi sans en apporter la moindre évidence. Condamnant pourtant de prétendus « fake news », le président du MSM estime que la presse devrait se fier aux versions officielles qui démontreraient, selon lui, que le gouvernement gère la crise sanitaire de la Covid-19 de manière responsable. La presse pro-pouvoir a rapporté les propos du ministre tels quels, alors que ceux-ci, ne reposant sur aucune évidence, sont par essence tendancieuses et, venant d’un ministre, totalement irresponsables.
Ainsi, selon Inside News, Joe Lesjongard « a lancé un (sic) sévère mise en garde contre des pyromanes qui « pendant des moments difficiles, essayent de mettre le feu aux poudres ». Il a aussi pris à contre-pied certains députés de l’opposition « qui véhiculent des mensonges à la population ». Qui sont les pyromanes ? Pourquoi la mise-en-garde par voie de presse ? Pourquoi ce ministre de la République a-t-il omis une dénonciation en règle aux autorités policières plutôt que de brasser de l’air en conférence de presse ?
Les questions font aussitôt ressortir les mécanismes de la désinformation. Partant de son statut de président du MSM et de ministre, Joe Lesjongard a, par le biais d’insinuations, fait accroire qu’il existerait des pyromanes. Et il y parvient parce que, d’une part, personne n’a relevé la couardise découlant de l’omission de ce ministre à formaliser et à établir la véracité de ses propos. On peut, en effet, constater que Le Défi reprend ces insinuations de Lesjongard sans filtre et sans aucune mise-en-garde. D’autre part, tout le dispositif de l’empire médiatique du MSM, et de Sunil Gohin en particulier, a contribué à distiller ses propos comme s’il s’agirait véritablement de journalisme. Or, toutes ces entreprises médiatiques pro-pouvoir sont animées par des propagandistes, quelques individus issus de la presse généraliste qui se comportent aujourd’hui en voyous des médias en entretenant la confusion des genres.
Toujours se méfier des versions officielles
Ce que les lecteurs Mauriciens doivent savoir c’est que les journalistes ont l’obligation de vérifier toutes les informations qui leur sont transmises. Ils doivent se montrer encore plus scrupuleux dès qu’il s’agit de versions officielles. Le « fact checking » des versions dites « officielles » est encore plus vital car c’est par cette confiance naïve que s’introduisent les mafieux engagés en politique et ceux qui pervertissent les institutions. A titre d’exemple, la version officielle du suicide de l’agent MSM Kistnen était celle de bandits exerçant sous le couvert de l’uniforme et dont on ne sait encore jusqu’à quel point ils ont éliminé, ou contribué à éliminer, les preuves et autres éléments documentés concernant ce cas. Pour n’avoir pas su poser les réserves requises face à leurs sources policières, les journalistes qui ont accrédité cette thèse du suicide se sont faits techniquement complices du crime.
Le traitement auquel il aurait fallu s’attendre de la part de journalistes responsables est celle de la mise en garde précisant que le président du MSM s’est contenté d’insinuations au sujet de prétendus pyromanes qu’il n’a ni identifié ni dénoncé auprès de autorités compétentes. Cette couardise aurait dû effectivement faire l’objet d’une mise-en-garde ; celle nécessaire contre son auteur pour la dangerosité et l’irresponsabilité de ses insinuations. Car, en l’absence de la moindre preuve, ce type de déclarations relève de délires psychotiques indiquant une éventuelle mythomanie, voire une psychopathie plus grave. C’est le genre d’élucubrations pouvant alimenter l’hystérie collective de type Touni-Minuit, qu’une multitude affirme avoir vu en dépit de toute preuve formelle.
Par ailleurs, l’affirmation de Joe Lesjongard à l’effet que le gouvernement aurait géré la crise sanitaire du Covid-19 ne repose sur aucun fondement non plus. Au-delà du fait que l’affirmation ne soit pas étayée par des évidences, il s’avère qu’il existe une multitude d’indices pouvant démontrer qu’il y a eu, au contraire, la mise en danger de la vie d’autrui.