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« Vous ne pouvez pas vacciner une partie de votre société et pas l’autre et penser que vous serez en sécurité », a déclaré le roi Abdallah II de Jordanie en s’adressant par visioconférence au Forum économique mondial à Davos. Le monarque jordanien a reproché jeudi à Israël de ne pas mener une campagne de vaccination contre le Covid-19 pour les Palestiniens, semblable à celle destinée aux Israéliens.
« J’ai vu que les Israéliens avaient mené une campagne très réussie en matière de vaccination (pour eux) mais pas pour les Palestiniens », a fait ressortir le roi Abdallah II, qui estime que cette façon d’agir était contreproductive pour l’Etat hébreu.
Répondant à une question de Klaus Schwab président de ce Forum, le roi de Jordanie a indiqué : « La pandémie ne se soucie pas des frontières, des riches ou des pauvres ou de qui que ce soit. C’est la leçon numéro un que le Covid-19 nous a enseignée ». Il a ainsi invité ses interlocuteurs à considérer « la connexité des Palestiniens et des Israéliens ».
L’organisation de libération de la Palestine (OLP) avait appelé le 11 janvier « la communauté internationale » à « exhorter Israël, en tant que puissance occupante, à respecter ses engagements au regard du droit international et à mettre des vaccins à disposition » des Palestiniens.
Israël a annoncé mercredi la fermeture des passages frontaliers avec la Jordanie et l’Egypte, une nouvelle mesure pour tenter de lutter contre la propagation du nouveau coronavirus.
Le 5 janvier dernier, Amnesty International avait aussi appelé Israël à fournir des vaccins aux Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza, conformément au droit international.
« Nous devons regarder les aspects pratiques et les défis qui nous attendent, pour pouvoir communiquer les uns avec les autres et réaliser que nous sommes un seul monde, un petit village, et que nous devons nous parler dignement de ce à quoi le monde devrait ressembler après le Covid », a souligné le roi jordanien.
Depuis deux ans, la droite israélienne est très remontée contre le roi Abdallah II de Jordanie qui a maintenu son soutien aux Palestiniens. Un soutien crucial à l’OLP qui a vu l’effritement de ses soutiens arabes, résultant des initiatives de l’administration Trump et de Jared Kushner, le gendre de Donald Trump, en particulier. Kushner a pu compter sur la capacité de Mohamad Bin-Salman à contraindre les autres Etats arabes à s’engager dans le nouveau plan américain censé pacifier le Moyen Orient. On devrait s’attendre à un rôle de premier plan du roi Abdallah II dans la reconfiguration des rapports de force dans la région sous l’administration de Joe Biden.