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Nant SA, une immense usine de production de vaccins de deuxième génération, vient d’ouvrir ses portes mercredi sur le campus de Brackengate, situé dans une zone industrielle de la banlieue du Cap, en Afrique du Sud. Il s’agit de la première usine du continent, financée par le milliardaire des biotechnologies Patrick Soon-Shiong, qui va élaborer et fabriquer ses propres vaccins.
L’objectif est la production d’« un vaccin de deuxième génération, et nous voulons le fabriquer en Afrique, pour l’Afrique, et l’exporter dans le monde entier », a déclaré l’homme d’affaires américain né en Afrique du Sud. Les premiers vaccins seront produits cette année et le site devrait atteindre un milliard de doses par an d’ici 2025. Soon-Shiong, qui est également médecin, avait fait la promesse de cet investissement en septembre dernier.
L’Afrique du Sud devrait être la première étape d’une expansion continentale des usines de Patrick Soon-Shiong. Prochaines destinations : le Botswana, le Ghana, le Kenya, et l’Ouganda. Des vaccins contre le Covid-19 bien sûr, mais aussi contre le VIH, la tuberculose, et le cancer grâce à un transfert de la technologie ARN messager (ARNm) de l’entreprise californienne NantWorks aux scientifiques sud-africains qui travailleront également sur la lutte contre le cancer, la tuberculose et le VIH.
La mise au point de vaccins de deuxième génération vise notamment à remédier à la perte d’efficacité des premiers vaccins dans le temps, mais aussi à l’apparition de variants du virus. « Nous avançons à la vitesse de l’éclair. Nous espérons que dans l’année, la première substance médicamenteuse (ingrédient actif) sera produite dans cette installation », a déclaré Soon-Shiong lors de la cérémonie d’inauguration.
Pour Cyril Ramaphosa, il s’agit d’une fierté pour l’Afrique du Sud, qui fait figure de fer de lance de la lutte pour l’égalité d’accès aux vaccins anti-Covid. On se souviendra que le président sud-africain s’était élevé contre la course aux vaccins par les pays riches et qu’il avait dénoncé auprès de l’ONU un « apartheid vaccinal » à l’encontre des pays africains.
Le médecin-milliardaire, qui était un actionnaire minoritaire de Los Angeles Times, en est aussi devenu le propriétaire. Il était aussi devenu le patron des Lakers. Mais les succès financiers de Patrick Soon-Shiong n’ont pas été exempts de controverses. Il a eu à se défendre en justice pour des méthodes considérées déloyales, dont l’acquisition d’une société également engagée dans le secteur de la biotechnologie mais en abandonnant ensuite les travaux relatifs au brevet détenu par ladite société au profit des travaux de sa propre société. Un autre procès retentissant aura été celui que lui avait intenté Cher, la star du monde du divertissement s’estimant lésée du fait d’avoir vendu ses actions à la société de Soon-Shiong sans que celui-ci ne l’informe au préalable du succès de certains essais cliniques au sujet des médicaments pour le VIH.
