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La République du Yemen n’a signé aucun accord pour l’établissement d’une base militaire sur son territoire
L’Agence de presse américaine Associated Press (AP), citant des responsables militaires sous couvert d’anonymat, avait fait savoir en mai dernier que « des navires émiratis ont transporté des armes, du matériel militaire et des troupes vers l’île de Mayon ces dernières semaines ». Information désormais confirmée par le sous-secrétaire du ministère yéménite de l’Information, Muhammad Qayzan, qui a déclaré que « Les rapports des autorités locales compétentes confirment l’existence d’activités suspectes des Émirats arabes unis sur l’île yéménite de Mayon ». Et d’ajouter : « Aucun parti yéménite n’a le droit de céder un pouce du territoire national, car cette question relève de la souveraineté nationale ».
Le 25 mai, l’Associated Press rapportait qu’une base aérienne « mystérieuse » est en cours de construction sur l’île yéménite de Mayon, située dans une zone stratégique du détroit maritime international de Bab al-Mandab. L’agence avait cité des responsables gouvernementaux yéménites anonymes disant que « les Émirats arabes unis sont à l’origine de la construction de cette base, malgré leur annonce en 2019 de retirer leurs forces d’une campagne militaire dirigée par les Saoudiens ».
Les responsables militaires qui se sont exprimés avec l’agence AP ont expliqué que « les récentes tensions entre les EAU et le Président yéménite, Abd Rabo Mansour Hadi, sont dues en partie aux demandes émiraties pour que son gouvernement signe un bail de location de l’île de Mayon d’une durée de 20 ans ».
Selon un responsable du gouvernement yéménite, les activités suspectes des Emirats Arabes Unis sur l’île de Mayon contredisent les annonces de leur retrait du Yémen : « La déclaration de la Coalition pour soutenir la légitimité au Yémen a confirmé l’existence de développements sur l’île, tandis que la République du Yémen a confirmé plus d’une fois qu’elle n’avait signé aucun accord pour établir des bases militaires avec un pays étranger sur le territoire yéménite ».
L’agence AP a précisé que des responsables émiratis à Abu Dhabi ainsi que l’ambassade des EAU à Washington, n’ont pas répondu à leurs demandes de commentaires au sujet de cette information. Dans des déclarations à l’agence Anadolu, Qayzan affirme pour sa part que : « Ces actions affectent la souveraineté du Yémen et contredisent les affirmations des Émirats arabes unis selon lesquelles ils se sont officiellement retirés du Yémen ».
Muhammad Qayzan a appelé « tous les Yéménites, avec leurs différentes affiliations, segments et régions, à élever la voix haut et fort sur la nécessité de corriger la relation entre la légitimité et la coalition, et qu’elle soit fondée sur le respect mutuel, la souveraineté, l’unité et la stabilité du Yémen ». Ce responsable du gouvernement yéménite estime que : « Quelles que soient les justifications de l’existence de travaux de construction ou de développements techniques, d’ingénierie ou militaires sur les îles de Socotra ou du Mayon pour affronter l’ennemi houthie, cela est inacceptable, car cela affecte la souveraineté yéménite, et aucun Yéménite ne l’acceptera ».
Selon nos sources en provenance du Golfe, une réunion ministérielle Golfe-Yéménite devrait se tenir la semaine prochaine pour discuter de la coopération entre les deux parties, renforcer la coopération et poursuivre le soutien du Conseil au Yémen pour la période à venir. Le journal “Al-Sharq al-Awsat”, se référant aussi à des sources souhaitant demeurer anonymes, informe également que : « La réunion ministérielle du Golfe yéménite se tiendra à Riyad, mercredi prochain, en marge des réunions de la 148e session du Conseil ministériel du Golfe ».