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Miraculé des geôles libyennes, Saïf al-Islam Kadhafi, le plus célèbre des fils Kadhafi, a la ferme intention de se présenter à la prochaine élection présidentielle, prévue pour le 24 décembre 2021. Selon des informations exclusives de Financial Afrik, Saïf al-Islan Kadhafi, 48 ans, considéré comme le dauphin putatif de son père, fera une déclaration publique dans les prochains jours pour annoncer son grand retour sur la scène politique libyenne.
Saïf al-Islam Kadhafi revient de loin. Condamné à mort en 2015 par un tribunal de Zenten, au nord-ouest de la Libye, il a été libéré en 2017 par la même milice qui l’avait arrêté. Au nom d’une loi d’amnistie promulguée en 2015 par le Parlement établi dans l’est du pays. Mais, pour être plus précis, on devrait dire au prix d’alliances et de contre-alliances tribales.
L’héritier politique du guide de la révolution libyenne vit caché. Cela fait pratiquement dix ans que le plus politique des enfants du Guide Muammar Kadhafi n’a pas été vu en public. La dernière fois, c’était à la chute de son père, en 2011 suivie de son arrestation par la milice Katibat Abou Bakr al-Seddik ou encore, par vidéoconférence, en juin 2014, durant son procès, dénoncé comme expéditif par l’ONU et des ONG.
Désormais, loin des caméras, il s’organise avec ses équipes pour la reconquête du pouvoir. Dans l’optique de sa candidature, des émissaires sillonnent les capitales africaines pour transmettre le message du fils cadet du Guide à certains chefs d’Etat. Saïf Al-Islam Kadhafi.
« Je suis libre et j’aimerais contribuer dans l’avenir à l’instauration d’une paix et d’une sécurité durable en Libye. J’aimerais aussi contribuer à l’unification du peuple libyen », c’est en ces termes qu’il s’adressait aux chefs des tribus libyennes dès sa libération en 2017. C’était dans la perspective des élections qui devaient se tenir en 2018 et qui ont été reportées, la coalition militaire occidentale jugeant que les conditions de sécurité n’étaient pas réunies.Au-delà de cette déclaration qui représente son projet de société pour la Libye, il propose aussi une ligne idéologique et politique où il fait sienne la vision de son père pour l’Afrique.
Tout comme son père, Saïf Al-Islam montre plus d’intérêt pour l’Afrique plutôt que pour le monde arabe où le prosélytisme révolutionnaire de son père a toujours dérangé les émirs du Golfe. « Je n’abandonnerai jamais la mission de mon père, celle pourquoi il n’est plus parmi nous aujourd’hui. Je suis jeune et formaté pour la même mission ! Cette mission conduisant à la liberté et à la dignité de l’homme. Que la jeunesse africaine soit sûre que la mémoire de mon père ne sera pas trahie ».
Reprise de l’axe panafricaine
En dépit de sa traversée du désert, Saïf Al-Islam Kadhafi reste populaire dans plusieurs régions de la Libye et possède encore des réseaux puissants au Moyen-Orient, en Asie et en Afrique où ses sociétés continuent de faire du business. Saif Al-Islam possèderait selon des sources généralement bien informées, les numéros de certains comptes bancaires secrets où tombent les dividendes des placements réalisés au nom de son père par ses réseaux financiers.
Le retour annoncé de Saïf al-Islam Kadhafi va rabattre les cartes dans l’échiquier politique du pays et dans la lecture géopolitique de la Libye, de Moscou à Washington en passant par Paris, Londres et Ankara.
Saïf al-Islam Kadhafi reste sous le coup d’un double mandat d’arrêt international. L’un, délivré par les autorités libyennes de Tripoli, l’autre par la Cour pénale internationale (CPI), qui le poursuit pour crimes contre l’humanité. Au début d’année 2021, la nouvelle administration américaine de Joe Biden a décidé de maintenir pendant un an les sanctions contre Saïf al-Islam et les autres proches de Mouammar Kadhafi.
