Temps de lecture : 2 minutes
Le président Ashraf Ghani en fuite
La coalition internationale essaie d’évacuer 30 000 collaborateurs autochtones
Le président Ashraf Ghani a fui l’Afghanistan ce dimanche 15 août et laisse de facto le pouvoir aux talibans. Après avoir conquis durant ces dernières heures Mazar-e Charif, la quatrième plus grande ville afghane, puis Jalalabad, à 50 km de Kaboul, le poste frontière de Torkham, à la frontière avec le Pakistan et l’aéroport de Kaboul, le groupe islamiste a envahi Kaboul. Une étape décisive qui marque la déroute militaire de la coalition occidentale et un nouvel échec de l’interventionnisme américain en Asie.
« Une année ou cinq années de plus de présence militaire américaine n’aurait fait aucune différence, quand l’armée afghane ne peut ou ne veut pas défendre son propre pays », a déclaré le président Joe Biden. Sa sévérité envers l’armée afghane révèle à quel point l’amertume est grande à Washington. Après 20 ans d’engagements coûteux, pour le financement et la formation des forces de sécurité afghanes, les Américains et les forces de la coalition internationale sont contraints de constater leur défaite militaire et stratégique.
Les Talibans ont déployé leur grande offensive lorsque Biden a annoncé, en mai dernier, le retrait final des forces de la coalition internationale. Moins vindicatifs que par le passé, ils ont promis de ne pas céder au désir de vengeance. Les Talibans vont ainsi reprendre le pouvoir qu’ils avaient perdu il y a vingt ans dans le sillage des attentats du 11 septembre 2001.
C’est la déroute pour l’armée américaine, comme en 1989 quand l’armée rouge se retirait de l’Afghanistan pour avoir sous-estimé les Moujahidines. A Kaboul, c’est comme reprendre un de ces films américains sur les évacuations de collaborateurs civils à Saigon, après les 25 années de la guerre du Vietnam. Il faut, à nouveau, évacuer les derniers soldats et les autochtones qui ont coopéré avec les américains. Samedi, le Pentagone estimait à 30 000 personnes le nombre de personnes à évacuer de Kaboul. Les Britanniques et les Français s’activent en ce moment même à l’évacuation de leurs ressortissants.
L’ambassade américaine a ordonné à son personnel de détruire les symboles américains et surtout les documents considérés sensibles qui pourraient être utilisés par les talibans « à des fins de propagande ». Ou qui pourraient documenter des exactions correspondant à des crimes de guerre ?