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Il s’agissait officiellement de décongestionner le trafic routier ; c’est ce qui aurait incité le présent gouvernement à aller de l’avant avec le projet de transport par voie ferré auquel ses dirigeants étaient hostiles initialement. L’opposition fermement exprimée du candidat Anerood Jugnauth se sera émoussée une fois au gouvernement ; elle a accouché d’un tram, présenté à la population comme le Métro Express. Mais, le « Mentor » des parlementaires va devoir élaborer des explications ; car ce qui avait justifié la volte-face de son engagement initial ne semble pas… tenir la route !
A onze heures, le trafic connaît une décrue par rapport au flux de la matinée quand, avant 9:00 chaque matin, une multitude quitte les différentes régions des Plaines Wilhems pour se rendre dans la capitale et les zones industrielles de la périphérie de Port Louis.
En ce matin du 2 octobre, les feux de signalisation viennent d’être testés à la satisfaction des techniciens. Les policiers s’affairent à contenir les piétons qui veulent traverser rapidement afin de pouvoir mener leurs activités. Mais, les consignes sont strictes : on ne traverse pas même si le tram n’est pas encore visible. Les pompiers sont venus eux-aussi assurer la supervision du passage.
Sur le tracé du Métro Express à hauteur de l’ancien rond-point de l’église du Sacré-Cœur, les policiers bloquent la circulation pour le passage du tram. Des deux côtés de la voie ferré, les motos viennent s’agglutiner devant le cordon qui marque la limite de sécurité à ne pas dépasser.
Et là, très rapidement, on prend la mesure de l’embouteillage monstre que cet arrêt provoque. Très rapidement, le flot de véhicules finit par remonter jusqu’à dépasser les locaux du centre funéraire d’Elie & Sons et atteint Coignet. Plus d’un kilomètre de bouchon aussi dans le sens opposé.
Les conducteurs font preuve de patience : pas un klaxon. Juste des mines ahuries. Quelques conducteurs profitent du fait que l’on ne circule pas sur la voie d’en face pour faire demi-tour. Tout le monde aura compris que loin de décongestionner le trafic, c’est le résultat contraire qui est au rendez-vous.
En somme, à l’ère de l’informatique, les grands planificateurs de ce projet n’ont pas songé à une application permettant de modéliser les données du trafic routier. Il est certain qu’un passage des rails sur pilotis à cet endroit aurait permis de maintenir la fluidité du trafic routier. Mais la Cybercité est un nom qui fait bon effet dans la propagande gouvernementale et les discours des ministres. Visiblement, en dépit de leur âge ceux-là n’arrivent pas à prendre de la bouteille. Et, il en résulte des embouteillages.