Logorrhées et diarrhées verbales

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Lui, il agresse un infirmier après avoir réclamé des sanctions contre une journaliste de la MBC qui a refusé de lui donner la parole. L’autre, docteur, confirme qu’il a fait le serment ‘’d’Hypocrite’’. L’autre, pouparde joufflue, grassouillette et rebondie à souhait, hurle qu’on ne touche pas à son Jugnauth qui lui, paniqué, menace. Il menace de finir des journalistes, de démaquiller et de déshabiller son ex patron de sa Kwizinn. Dois-je parler des omelettes à casser pour faire des œufs ou de ce grand ténor du parti qui a voulu charmer les dames présentes au « congrès » en chantant enn ton pli ot ki bef dans un style ridiculement Komiko ? Et le Maneesh ? Et l’Avinash ? Et les autres qui, tous ont pris du retard sur le peuple et dont le langage reflète une haine sauvage, sans limite.

Surgissant sans préavis dans ces « congrès », ces cons qui encombrent notre quotidien, ces créatures vulgaires, malfaisantes et dont l’existence de béotiens stupides et agressifs, constituent un grand problème complexe pour notre démocratie. Deux questions : Pourquoi l’Etat se fout de nous ? Pourquoi laisse-t-on les cons nous gouverner ?

Le jargon lexicographique de beaucoup de ces politiciens, déjà pauvre, assimile plus facilement les mots de l’insulte, de la calomnie et de la médisance.

Leurs conseillers en communication arrivent difficilement à concilier techniques de langage et communications politiques. Ils ont du mal à phraser sur commande un stock de formules pour leurs ministres. A trouver les mots justes qui vont avec le look, dont certains ont besoin des services de maquilleuses avant de déblatérer au micro. Des mots qui portent et qui sont repris. Des mots efficaces qui tiennent compte de la volatilité des électeurs. Qu’avons-nous entendu à ce jour dans les réunions, congrès, conférences de presse, site vits, inaugurations, distribution de dons, remise de prix etc. ? Des platitudes et des banalités ! Attaques et contre-attaques, piques personnelles, réalisations et bilan, promesses. Une inflation de la dégradation verbale ! Des logorrhées et des diarrhées verbales. Des coups bas !

La politique est devenue spectacle. Avec cette volonté de retenir l’attention de leurs fidèles, les dérapages de langage sont permanents surtout de la part de certains incultes du gouvernement. Ils croient qu’il leur faut des mots durs, avoir un « body langage » de tapeur. Le jargon lexicographique de beaucoup de ces politiciens, déjà pauvre, assimile plus facilement les mots de l’insulte, de la calomnie et de la médisance. Ces mots-là sont plus commodes à retenir que ceux projetant une vision philosophique. Dans leur stupidité, ils croient vraiment qu’ils frappent les esprits. On cherche en vain les mots à fort contenu idéologique et philosophique. Quant au contenu politique, on voit difficilement comment il va s’améliorer tant l’appauvrissement de la transmission d’idées est évident.

Espérons qu’avec l’approche de différentes échéances électorales et politiques, nous verrons la publication des programmes des partis ouvrir un nouvel espace pour la communication persuasive avec le citoyen. Une approche qui tiendrait compte de l’utilisation de techniques modernes de communication avec des messages bien ciselés.

Une colère sourde gronde. Si des intellectuels préparent la révolution, la révolte du peuple éclatera sans qu’on sache d’où elle vient. Nous voulons tous que le climat soit empreinte de la plus grande sérénité possible au cours des prochains semaines. Les politiques des partis politiques auront leur part de responsabilités dans chaque évènement négatif qui interviendra au cours des prochains jours.

Sulaiman Patel


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