Eric Kouatchou, journaliste de Cnews, détenu à Yaoundé

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Le syndicat des journalistes camérounais réclame sa libération sans conditions

Eric Kouatchou, ici en reportage à l’Elysée

Éric Golf Kouatchou, le journaliste et caméraman de nationalité camerounaise travaillant pour la chaîne Cnews en France, est détenu depuis le 2 avril à Yaoundé. La police camerounaise soupçonnerait Kouatchou d’avoir prêté sa carte de presse et son badge à Abdoulaye Thiam, dit « Calibri-Calibro », un activiste opposé au régime camerounais opposé au régime de Paul Biya, afin que celui-ci puisse s’entretenir avec le président français, Emmanuel Macron. Suite à cette arrestation qu’il qualifie d’abusive le Bureau Exécutif National du Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC) a émis un communiqué le 04 avril, réclamant la libération sans conditions de Kouatchou.

Résidant en France, Éric Kouatchou avait couvert, pour le compte de la chaîne CNews, le passage d’Emmanuel Macron au Salon de l’Agriculture à Paris le 22 février dernier. C’est ainsi qu’il avait filmé l’échange entre le président français et Calibri-Calibro. Mais pour les autorités camerounaises, la scène ne serait pas impromptu. Dans la vidéo, jugée « offensante » par Yaoundé, Macron promet de « mettre la pression » sur son homologue Paul Biya afin de faire cesser les violations des droits de l’homme dans le pays de ce dernier.

Parti en voyage privé au Cameroun le 17 mars, Kouatchou, comme tous les passagers de son vol, avait été placé en quarantaine dans un hôtel, en accord avec les mesures mises en place pour lutter contre le coronavirus. À l’issue de ce confinement, le 2 avril, il a tout de suite été arrêté par des policiers de la Direction de la surveillance du territoire (DST), puis détenu au secret sans possibilité de voir un avocat.

Kouatchou a pu être localisé par ses proches le 6 avril qui ont fait savoir qu’il est toujours détenu dans les locaux de la police judiciaire à Yaoundé. Les confrères et les proches du journaliste réfutent l’allégation selon laquelle le journaliste aurait donné ses accréditations à Calibri-Calibro, arguant que chacune des deux pièces comporte la photo de son titulaire.

Toujours sans nouvelles du journaliste Eric Golf Kouatchou, le président national du SNJC, Dénis Nkwebo a émis un deuxième communiqué deux jours plus tard, pour dénoncer une fois de plus cette arrestation jugée arbitraire et injustifiée. Dans le second communiqué, le président du SNJC a invité les membres du syndicats de toutes les régions de ne pas assurer de couverture médiatique aux activités du gouvernement le 6 avril 2020. Cette mesure n’a pas été entièrement prise en compte par certains membres. Charles Fongang, journaliste, enseignant en journalisme et membre du SNJC, s’est d’ailleurs indigné contre ce laxisme de certains de ses confrères. « Les journalistes sont aussi pitoyables que le Coronavirus. Nous là on est de loin pires que les patrons de presse. Comment comprendre nos comportements, nos sorties, nos actes chaque fois que le profession est attaquée ? Chacun ne pense qu’a son propre intérêt, transformant la moindre opportunité en position de rente », a-t-il balancé sur les réseaux sociaux.

La libération d’Eric Golf Kouatchou doit être sans conditions selon Dénis Nkwebo. Et confiant peut-être que Macron saura se faire comprendre de Biya, il clame : « Que le gouvernement le veuille ou pas, Eric Golf sera libéré ».


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