Incarcération de Jacob Zuma : Violences et pillages à Durban et Johannesbourg

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Des émeutes sur la route reliant Durban à Johannesbourg

Des manifestations de mécontentement ont éclaté dans la foulée de l’incarcération jeudi de l’ancien président Jacob Zuma, condamné à quinze mois de prison pour outrage au tribunal. La route nationale reliant Durban à Johannesburg a été bloquée vendredi par des manifestants, notamment à 15 km de la prison d’Escourt où il se trouve, et 23 camions ont été incendiés. Des actes de violence sporadiques se sont propagés à Johannesbourg où des magasins ont été pillés et une section de l’autoroute M2 a été fermée dimanche.

Pneus brûlés, routes coupées, incendies et pillages : des violences sporadiques ont surgi ces derniers jours en Afrique du Sud, d’abord en pays zoulou puis à Johannesburg. La police a procédé à 62 arrestations depuis vendredi : 37 dans la province du Kwazulu-Natal (KZN, Est) et 25 dans les quartiers pauvres de la capitale économique, selon un communiqué publié dimanche à la mi-journée.

Depuis 2018 Jacob Zuma défie la justice de son pays, mais a fini par se rendre une demie heure avant l’expiration du délai pour qu’il se rende et se soumette à sa peine de prison pour outrage au tribunal.

Jacob Zuma, 79 ans, a été condamné à quinze mois de prison la semaine dernière pour outrage à la justice après avoir refusé de comparaître devant une commission anti-corruption en février dernier. L’ancien président traîne de nombreux scandales de corruption. Il dément toute corruption généralisée pendant ses neuf années au pouvoir, jusqu’en 2018, mais a refusé de coopérer à l’enquête mise en place au cours des dernières semaines de son mandat. Toutefois, la figure de l’ancien combattant anti-apartheid demeure populaire, notamment dans sa région d’origine dont on dit qu’il incarne les valeurs traditionnelles.

Le président Cyril Ramaphosa a appelé au calme samedi, demandant aux Sud-Africains de « s’exprimer dans le cadre de la loi » et à éviter les destructions et les dégradations qui risqueraient de plomber encore l’économie.

La violence est principalement limitée actuellement au KwaZulu-Natal (KZN), la province d’origine de Jacob Zuma, où il a commencé à purger sa peine de prison. Mais le porte-parole des autorités policières, Jay Naicker, expliquait dimanche que la police a été « bien occupée encore hier et dans la nuit » dans le KZN. Plusieurs magasins ont été pillés aux environs de Durban. A l’AFP, Naicker évoquait des « criminels et individus opportunistes » profitant du climat tendu pour « s’enrichir ».

Le département de la police métropolitaine de Johannesbourg (JMPD) a fait état de pillages dans le canton d’Alexandra et la banlieue de Jeppestown. A Jeppe, la police dit avoir dispersé une foule de 300 personnes qui avaient érigé des barricades sur un axe routier majeur, avant de piller des commerces. Idem dans le township d’Alexandra, où près de 800 émeutiers ont affronté la police dans la nuit, blessant un policier par balles.

Une section de l’autoroute M2 a été fermée après des informations faisant état de coups de feu tirés sur des véhicules. Des manifestations étaient en cours dans le quartier de Hillbrow dimanche matin, a en outre indiqué le porte-parole du JMPD.

Les agitations, initialement suscitées par le sort de Jacob Zuma, intègrent le désespoir économique ressenti par une large frange de la population privée d’emploi alors que le pays subit de nouvelles restrictions liées à une troisième vague meurtrière de la pandémie de coronavirus.

Les forces de l’ordre restent mobilisées dans ces deux régions, « en état d’alerte » sur les principaux axes et points chauds.

Sources : AFP et Reuters


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