Projet Beachcomber à Rivière Noire: des sympathisants de Rezistans ek Alternativ menacés en présence de la police

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Temps de lecture : 3 minutes

Le ministre Collendavelloo approuve les intimidations

Des habitants de Rivière Noire mécontents d’être associés à des nervis

Ceux qui avaient répondu à l’invitation de Rézistans ek Alternativ pour un piquenique dimanche à proximité du site du projet hôtelier de Beachcomber ont été interceptés par un groupe d’individus menaçants. Face à cette intimidation, en présence même des forces de l’ordre, et compte tenu de la sécurité de ceux qui étaient venus en famille, les responsables du mouvement ont préféré annuler leur rassemblement. Ivan Collendaveloo, le No. 2 du gouvernement, considère que c’est « bien bon » que « les habitants » s’en soient pris à « ceux qui bloquent le développement » dans cette région. Mais des habitants de Rivière Noire que nous avons interrogés se dissocient de ces actes d’intimidation.

Les activistes de Rezistans ek Alternativ se rendant au poste de police après les incidents

L’incident était des plus surprenants. Les sympathisants de Rézistans ek Alternativ s’étaient donnés rendez-vous à midi à Rivière Noire. Peu de temps après, plusieurs automobiles défilaient vers eux avec un véhicule de la police à leur tête. Arrivés à leur hauteur aux environs des Salines Koening, toute une bande d’individus vociférants se sont dirigés vers eux. D’emblée, ceux venus confronter les responsables de Rézistans ek Alternativ, intimaient l’ordre de ne pas les filmer. Ils enchainaient avec des invectives à l’adresse des responsables de ReA en les confrontant physiquement.
 
Les responsables de ReA n’ont pas cédé à la provocation mais les policiers présents ne sont pas intervenus pour contenir l’agressivité de la bande organisée qui avait décidé de cette confrontation. Les policiers vont plutôt faire valoir qu’il s’agit là d’individus connus pour être violents et invitent les sympathisants de ReA à partir.
 
Stephane Gua, Kugan Parapen et leurs amis ont dû se replier plus loin et ont tenu un point de presse en direct à partir d’un lotissement voisin. Bien sûr qu’ils affirment ne pas être intimidés, et qu’ils ont pris la décision d’annuler leur piquenique qui, pour eux devait être un moment d’éducation aux milieux humides avec marée (les marais ou Wetlands).
 
Les responsables de ReA ont été invités à se rendre au poste de police de Bambous, mais une fois rendus là-bas, ils furent informés qu’ils devaient faire ladite déposition au poste se trouvant dans la juridiction. C’est ainsi que les policiers de Bambous ont raccompagné les membres de ReA au poste de police de Rivière Noire. Les intimidations ont alors repris ; les énergumènes s’étaient massés devant le poste de police pendant que les responsables de ReA donnaient leurs dépositions. 
 
Les responsables de ReA posent bien sûr la question de savoir comment Beachcomber réagit à cette intimidation. Beachcomber, à ce jour, ne s’est pas formellement dissocié de cette action d’intimidation. La responsable de communication du groupe hôtelier nous a fait valoir lundi qu’elle entamait ses fonctions ce jour même. En cette fin de semaine, nous demeurons en attente du courriel qui devait nous être adressé « dans le courant de la journée » de lundi !

Ivan Collendavelloo

Qu’il le veuille ou non, compte tenu de la nouvelle tournure que prend cette affaire avec l’apologie de la méthode employée à l’encontre des sympathisants de Rezistans ek Alternativ, Beachcomber est désormais bien empêtré dans cette affaire.

En effet, Ivan Collendavelloo, le No. 2 du gouvernement, profitant de l’inauguration d’un Village Hall dans le sud, s’en est pris aux militants écologistes qui contestent la construction de nouveaux hôtels de plage et dans des zones humides.

Prétendant que les nervis étaient « les habitants » de Rivière Noire, il a insinué que ceux-ci réalisaient « ki dimounn pé anpes zot dévlopé ». Et d’ajouter au sujet de ce refoulement agressif des sympathisants de ReA que « li bon ki zot fer li ».
 
On assiste, toutefois, un effet boomerang à cette volonté de procéder à l’amalgame entre des nervis et les habitants de Rivière Noire. Certains résidents de cette localité jugent, en effet, « insultant » que le ministre Collendavelloo les fasse tous passer pour des gens violents. « Nou péna naryin afer dan sa kouyonad-là nou ; kifer li pé met nou ladan ? », lance une femme excédée. Son ami renchérit : « Mizer kouma nou mizer, zamé nounn atak personn nou. Li pé gat nou répitasyon, gat répitasyon nou landrwa. Ou appel sa enn minis ? Li pé rod met soulevman dan Rivyer-Nwar, apré nou ki pou al pas à mal làdan ».  


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